FORESTIERI Jules

Né le 12 octobre 1909 à Toulon (Var), mort le 10 janvier 1992 à Toulon ; instituteur ; militant syndicaliste ; militant mutualiste dans le Var.

Ses parents, manœuvre spécialisé à l’Arsenal maritime d’origine corse et femme de ménage qui travailla à l’Arsenal comme culottière, habitaient le quartier du Mourillon où les Corses et les socialistes étaient nombreux. Son père, électeur à Toulon, faisait partie du cercle socialiste corse Édouard Vaillant. Il ne fit pas faire la communion à son fils qui fréquenta l’école primaire supérieure Rouvière et entra à l’École normale d’instituteurs de Draguignan (1926-1929).

Après le service militaire comme instructeur à l’école des mécaniciens de Toulon à bord du Patria (1930-1931), Forestieri exerça successivement comme instituteur à Saint-Cyr (1931), à Bandol (1932), à La Seyne (école F. Durand 1933-1935), puis à Toulon (école de garçons puis cours complémentaire, devenu collège d’enseignement général du Pont-du-Las) de 1935 à 1955. Il prit sa retraite en 1965.

Forestieri se maria religieusement à Toulon en août 1938 avec une institutrice qui termina sa carrière au collège du Pont-du-Las. Leurs deux filles reçurent les sacrements catholiques.

Forestieri fut trésorier départemental des Jeunesses socialistes SFIO de 1930 à 1932. Il participa au congrès fédéral du 3 décembre 1933 où se reconstitua la fédération socialiste SFIO après la scission. Pour les élections cantonales d’octobre 1934, il était le secrétaire du comité électoral du candidat SFIO au Mourillon. Par la suite, simple adhérent, il délaissa un peu cette activité politique pour se consacrer au syndicalisme.

Membre du Syndicat national (CGT) depuis 1929, Forestieri fut désigné, en mars 1932 pour faire partie du conseil puis du bureau, en novembre 1932, de la section syndicale départementale du Var. Chargé de la propagande le 21 avril 1932, à laquelle s’ajoutèrent les archives en novembre 1932, il demeura secrétaire de la commission de propagande jusqu’en 1934. Jouant le rôle de secrétaire général adjoint du 14 décembre 1933 à 1938, il fit partie de la première commission exécutive de sept membres chargée de diriger collectivement la section départementale. Il participa à la réunion du Conseil national de Pâques 1934. Par la suite, il anima la commission d’éducation sociale à partir du printemps 1935. Il écrivait ainsi régulièrement dans le bulletin syndical (articles corporatifs, articles de la chronique “Vie sociale”, articles à nuances pacifistes à partir de 1936). Il fut délégué au congrès international de l’enseignement et de l’éducation populaire organisé à Paris par le SNI (23-31 juillet 1937). Délégué à l’Union locale CGT de Toulon, il le demeura jusqu’à l’été 1934. Il fut également délégué à l’Union départementale CGT d’octobre 1934 à février 1939.

Forestieri assura le secrétariat départemental du Comité de Vigilance des intellectuels antifascistes à dater de mars 1935. A partir de 1934, il militait en effet pour une action syndicale antifasciste. Il estimait notamment que la CGT devait impulser cette action. Il s’était, dans une réunion de l’Union locale, le 7 juillet 1934, opposé à Justin Portalis, secrétaire de l’UD-CGT, qui refusait l’adhésion à un comité permanent. Il joua un rôle important dans le processus de réunification syndicale en participant aux congrès locaux, départementaux et au congrès d’unité de Toulouse (2-5 mars 1936). Il en faisait régulièrement le compte rendu dans le bulletin du syndicat.

Président du meeting anniversaire, le 12 février 1935, président du congrès d’unification de l’Union départementale CGT en décembre 1935, Forestieri avait notamment écrit dans Vigilance un article non signé explicatif des événements d’août 1935 à Toulon. À partir de décembre 1935, il était membre de la commission exécutive de l’Union départementale et secrétaire aux procès-verbaux. Il présida à la constitution de plusieurs syndicats agricoles dans le département. En outre, il présida l’organisation du Collège du Travail à Toulon en 1937.

Forestieri, en 1934, devint secrétaire départemental de la Fédération des Fonctionnaires du Cartel des services publics et conserva ces responsabilités jusqu’en 1939. Il fut membre de la commission nationale de la Fédération des fonctionnaires de 1934 à 1938. À partir de février 1939, il n’était plus le représentant du Syndicat national de la Fédération. Délégué au congrès national du Syndicat national des instituteurs à Paris, en 1937, il participa au congrès national de la Fédération des fonctionnaires (7-9 février 1938).
Sur le terrain syndical, à partir de 1937, Forestieri appartint aux “amis de Syndicats” et participa dans l’été 1937 à la campagne pour l’indépendance du syndicalisme. Lors de l’assemblée générale du 3 octobre 1937, il fut élu à la commission exécutive de l’Union départementale et abandonna cette responsabilité à la fin de l’année.

Mobilisé au Fort Richelieu à Sète (Hérault), le 28 août 1939, après un séjour à Montpellier, Forestieri fut démobilisé le 9 juillet 1940, comme matelot-secrétaire, à Sète. Pendant la guerre, il participa aux activités de résistance comme membre de la commission de presse, de propagande et de censure du Comité départemental de Libération aux côtés d’Henri Michel*. Comme responsable des syndicats de fonctionnaires, il prit part à la reconstitution clandestine du syndicalisme varois.

A la Libération, Forestieri retrouva la responsabilité de secrétaire de la Fédération varoise des Fonctionnaires. Après la scission de 1948, il cessa d’exercer cette responsabilité pour devenir secrétaire départemental de la Fédération de l’Education nationale en novembre 1948, responsabilité qu’il occupa plus jusqu’en janvier 1952, redevenant simple membre du conseil d’administration jusqu’à sa retraite. Membre du conseil syndical du SNI de 1945 à sa retraite, membre de son bureau depuis la guerre, il était le responsable des affaires corporatives dans les années 1940. Secrétaire de la commission pédagogique de la section du SNI de la fin des années 1940 à la fin des années 1960, il composa en 1949 un long article pour le bulletin syndical sur les cours complémentaires dans le Var. Responsable de la commission pédagogique des CEG de 1960 à 1965, à ce titre, il fut le rapporteur de la question de l’orientation en classe de 6e en 1962. Lors des journées d’études nationales organisées par le SNI, les 13 et 14 avril 1962, il présenta un rapport intitulé « Premier bilan du fonctionnement des groupes d’orientation au niveau de la classe de sixième » qui fut publié dans L’Ecole libératrice, le 7 septembre 1962. Dans la discussion du rapport pédagogique et laïque du congrès national, le 10 juillet 1963, il dénonça les expériences tentées dans deux CEG du Var néfastes pour les élèves. A la fin des années 1940, il était aussi membre de la commission du personnel, supprimée en 1965, et de la commission d’action sanitaire et sociale. A partir de 1964, responsable du Comité permanent d’études techniques, responsable, dans le Var, de la commission des rapports nationaux et de journées nationales d’études, il participait régulièrement aux réunions nationales du SNI sur ces questions.

Membre du conseil d’administration de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Education nationale à sa création, le 13 mars 1947, de la commission administrative départementale (1947-1965), Forestieri devint le président départemental du 23 novembre 1965 à 1974. En août 1950, il conduisit la liste de la MGEN (« liste d’action mutualiste d’amélioration de la Sécurité sociale) pour l’élection au conseil d’administration de la Caisse départementale de Sécurité sociale et fut le seul élu. Réélu, avec Ronsoux*, en novembre 1955, il ne se représenta pas en 1962. En août 1951, il composa un long rapport dans le bulletin syndical sur le fonctionnement de la Sécurité dans le Var.

Non membre du Parti socialiste SFIO, Forestieri figurait, en 1959, sur la liste des enseignants, sympathisants du Parti socialiste autonome.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50656, notice FORESTIERI Jules, version mise en ligne le 10 juin 2009, dernière modification le 9 juin 2011.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 47, 4 M 49, 4 M 54, 4 M 59.2, 18 M 12, 3 Z 4.22. — Arch. J. Charlot (CHS du XXe siècle). — Presse locale et syndicale. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Sources orales. —Notice DBMOF par Jacques Girault.

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