GAUBERT Léon, Eugène, Gabriel

Par Gilbert Déverines

Né le 15 juin 1922 à Esvres-sur-Indre (Indre-et-Loire), mort le 3 mai 2007 à Saint-Avertin (Indre-et-Loire) ; ajusteur-rectifieur dans la métallurgie ; syndicaliste CGT, membre du PCF d’Indre-et-Loire.

Les parents de Léon Gaubert, Auguste et Juliette Perreau étaient ouvriers agricoles dans la commune d’Esvres-sur-Indre à une vingtaine de kilomètres au sud de Tours ; ils étaient d’opinion républicaine de gauche ; la maman disait ne pas « voter pour les gros » ; ils eurent deux autres enfants : Marcel et Gatien.

Après avoir obtenu son certificat d’études primaires, Léon Gaubert entra, à treize ans, comme commissionnaire dans l’entreprise Houdin à Truyes en Indre-et-Loire – toute son activité professionnelle se déroulera dans des entreprises du département d’Indre-et-Loire). À quatorze ans, il entra en apprentissage d’ouvrier ajusteur-rectifieur dans l’entreprise métallurgique Sourdillon à Esvres-sur-Indre. Début 1942 il fut réfractaire au départ en Allemagne pour le STO (service du travail obligatoire) ; il entra en clandestinité, vivant avec d’autres camarades sous le nom de Lucien Gambier ; il travaillait dans une ferme bordant la ligne de démarcation.

L’entreprise Sourdillon, après la Libération, refusa de le réembaucher du fait de son activité de réfractaire ; delà naîtra son engagement social à la CGT. Il travailla, à partir de 1945, dans l’usine de chaussures Gounin à Amboise puis aux Carrières de kaolin de Cormery jusqu’en 1952. En 1953 il entra dans l’entreprise de réparation de moteurs Perron-et-Gay à Tours où il travailla jusqu’à sa retraite en 1982.

Léon Gaubert qui avait été catholique pratiquant jusqu’en 1944 disait être devenu athée par la suite. Il fut marqué par l’arrestation et les tortures subies par de l’abbé Lermite, curé résistant de la paroisse d’Esvres, mort dans le convoi de déportation vers l’Allemagne.

Léon Gaubert adhéra en 1945 à la CGT, dans l’entreprise de chaussures Gounin à Amboise ; il milita à la CGT jusqu’à son décès. Il exerça des responsabilités syndicales dans les entreprises Gounin et Perron et Gay - où il fut élu délégué du personnel - ainsi qu’au syndicat de la métallurgie de Tours à côté de Jacques Chauveau* ; à la retraite il fut membre du bureau de l’Union syndicale des retraités CGT d’Indre-et-Loire et membre du bureau de l’association LSR (Loisirs, solidarités, retraites). Il avait adhéré au Parti communiste français en 1960 et fut candidat à ce titre sur la liste communiste – non élue - aux élections municipales à Saint Avertin.

Durant la période de la résistance, Léon Gaubert avait rencontré Madeleine Saulaie en 1943 et de leur union était née Josette en 1947. Madeleine étant décédée en 1950 à la suite d’une longue maladie, il revint à Verneuil-sur-Indre avec sa fillette. En 1952 il rencontra Andrée Soudée, de leur union naquirent Jacky, en 1954, et Josiane, en 1958. Il était le grand-père apprécié de cinq petits enfants.

Un des hommages qui lui furent rendus soulignait combien son parcours était caractéristique des mutations de l’époque : « …dans les temps de la migration de la campagne vers la ville, il a travaillé dur, l’hiver à faire du bois, les fins de semaine et les congés à faire du jardin en plus du travail à l’usine ; jamais il ne se plaignait du travail ; il aimait le travail bien fait et l’ambiance des copains de l’atelier ; il aimait avoir le bon mot pour relativiser la dureté de cette époque… »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50663, notice GAUBERT Léon, Eugène, Gabriel par Gilbert Déverines, version mise en ligne le 10 juin 2009, dernière modification le 10 juin 2009.

Par Gilbert Déverines

SOURCES : Arch. de l’UD-CGT d’Indre-et-Loire. — Enquête auprès des collègues et militants – souvenir de son fils Jacky Gaubert.

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