FOUQUET Robert, Marcel, Auguste [dit Raison]

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, Jean-Pierre Ravery

Né le 24 juillet 1911 à Saint-Symphorien-des-Bruyères (Orne), fusillé le 11 avril 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; employé de l’Assistance publique ; militant communiste de Paris ; responsable aux cadres dans le secteur P7.

Arch. PPo. (droits réservés)
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Fils de Marie Fouquet et de père inconnu, Robert Fouquet obtint à l’issue de sa scolarité le certificat d’études primaires (CEP). Il épousa Yvonne Dulac, le couple eut trois enfants. La famille vivait 25 rue Keller à Paris (XIe arr.). Agent titulaire des services hospitaliers, il adhéra au Parti communiste en 1937, devint trésorier puis secrétaire d’une cellule de l’arrondissement.
Lors de la déclaration de guerre, il fut mobilisé au 401e Régiment de défense contre avions (DCA) à Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis). Revenu à la vie civile, il reprit son poste à l’Assistance publique, quitta son poste en janvier, travailla à la clinique Tarnier, 89 rue d’Assas à Paris (VIe arr.), jusqu’en mai 1943. Militant communiste convaincu, pendant toute cette période il participa à l’organisation de la diffusion de la propagande clandestine.
Permanent de l’organisation en juin, il était responsable départemental des cadres de Seine-et-Oise (secteur P7) puis responsable interrégional des cadres en novembre, matricule 8040, pseudonyme Raison, sous la responsabilité de Gaston Michallet. Depuis 1940 il demeurait chez Germaine Le Mogne, infirmière, 25 rue de Tlemcen (XXe arr.).
Joseph Epstein, chef des FTP de l’Île-de-France, et Missak Manouchian, responsable militaire des FTP-MOI parisiens depuis août 1943, furent arrêtés le 16 novembre 1943 à Évry-Petit-Bourg. Pendant des semaines les policiers de la BS2 avaient mené de très nombreuses filatures de militants de la Main-d’œuvre immigrée, des FTP-MOI, des FTP parisiens parmi lesquels ceux des Groupes spéciaux. Il y eut plus d’une centaine d’interpellations.
Le 22 novembre à 11 heures trois inspecteurs de la BS2 arrêtaient Robert Fouquet rue de la Muette à Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne). Ce jour-là, à cet endroit, il devait rencontrer Roland Cauchy. Celui-ci était détenu dans les locaux des Brigades spéciales, qui l’avaient intercepté en début de matinée à la sortie de la gare de Domont (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Fouillé, Fouquet portait sur lui sept enveloppes contenant des papiers concernant l’activité clandestine communiste et un trousseau de cinq clefs. Son domicile de la rue de Tlemcen fut perquisitionné, étaient saisis : trois feuilles manuscrites codées, une liste d’inspecteurs à exécuter... Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, frappé, il lâcha quelques pseudonymes de FTP et celui de son agent de liaison « Jacqueline » qui fut arrêtée 48 heures plus tard.
Livré aux Allemands, incarcéré à Fresnes, il comparut le 23 mars 1944 en compagnie de plusieurs FTP devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « activités de franc-tireur », Robert Fouquet fut passé par les armes avec 16 résistants le 11 avril 1944 à 15 h 12 au Mont-Valérien. Inhumé dans le carré des corps restitués aux familles, son nom figure sur une plaque commémorative apposée sur le mur du cimetière. Il a été homologué comme FFI, et la mention « Mort pour la France » lui fut attribuée le 21 mars 1946 par le ministère des Anciens Combattants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50669, notice FOUQUET Robert, Marcel, Auguste [dit Raison] par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, Jean-Pierre Ravery, version mise en ligne le 4 septembre 2010, dernière modification le 20 juin 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, Jean-Pierre Ravery

Arch. PPo. (droits réservés)
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SOURCES : Arch. PPo., 77W 791, 77W 2215. – DAVCC, Caen, Boîte 5/B VIII 5, Liste S 1744-229/44 (Notes Thomas Pouty). – Arch. CCCP (Notes Jean-Pierre Ravery). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb.

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