GAUTHIER Daniel, Émile, Eugène

Enfant unique d’une mère ouvrière repasseuse dans une teinturerie et d’un père ouvrier boulanger, puis ouvrier d’usine et livreur d’épicerie, Daniel Gauthier vécut à Saint-Claude (Jura) de 1921 à août 1935, puis à Bourg-en-Bresse (Ain). Après avoir obtenu le certificat d’études primaires, il fut embauché à l’Union électrique le 3 novembre 1927, sans formation particulière. Il entra dans la petite formation syndicale CGT et aux Jeunesses socialistes (par la suite, il n’adhéra jamais à un parti). Après son service militaire (septembre 1935-août 1937), la direction accepta de le réintégrer, mais sans affectation d’office, au secteur de Bourg-en-Bresse dans un poste de début de carrière non défini. Il s’intégra dans l’équipe de direction du syndicat CGT qui réunissait la majorité du personnel des deux secteurs, Saint-Claude et Bourg. Les principaux dirigeants étaient alors Jean Bollard (1906-1972), Joannès Grivet, Gustave Monnet, Henri Monnet, Maurice Serre et Charles Benoît (Benoît, dessinateur, fut délégué de Bourg au XVe congrès de la Fédération CGT de l’Éclairage en juin 1937).

Mobilisé en août 1939, Daniel Gauthier revint à la vie civile fin juillet 1940. Il participa à la Résistance, s’opposant à la Charte du Travail et agissant en faveur de ses collègues prisonniers de guerre. En 1943, il entra dans un réseau et fut arrêté au cours d’une rafle le 10 juillet 1944. Ayant été dénoncés par la milice, Daniel Gauthier et Jean Bollard furent désignés comme otages, ils réussirent à s’évader d’une caserne de Bourg à la faveur des actions de harcèlement de la Résistance qui avaient semé la confusion dans les états-majors des occupants et de la milice. En septembre, Bourg fut libéré. Le syndicat, dont D. Gauthier restait l’un des responsables, occupa immédiatement les centres vitaux de la distribution d’électricité et de gaz afin d’éviter les tentatives de sabotage. Daniel Gauthier fut membre du secrétariat du syndicat CGT jusqu’à sa retraite en octobre 1973. En 1946-1948, après la nationalisation de l’électricité et du gaz, il participa activement à la mise en place des organismes d’EDF-GDF dans la région et prit des responsabilités dans plusieurs d’entre eux : il fut notamment trésorier (1948-1970) et vice-président (1970-1983) de la Caisse mutuelle complémentaire d’action sociale (CMCAS) de l’Ain. En octobre 1983, il fut tête de liste CGT aux élections pour la Sécurité sociale dans l’Ain et fut élu.

Sa femme Andréa, née le 16 mars 1913 à Saint-Claude, d’origine ouvrière, fut ouvrière de la maroquinerie « Le Tanneur » à Bourg pendant environ quinze ans. Leurs trois filles, Monique, Yvette et Nicole étaient, en 1984, enseignantes.

Daniel Gauthier fut nommé chevalier de la Légion d’honneur par promotion du ministère des Affaires sociales au 1er janvier 1979. Début 1984, il vivait avec sa femme à Bourg-en-Bresse.