FOURNIER Albert, Antoine, Gaston

Par Sylvain Pattieu

Né le 8 mars 1882 à Paris (VIe arr.), mort le 7 juillet 1971 à Saint-Raphaël (Var) ; avocat ; militant communiste puis socialiste ; député communiste de Paris (1926-1928), maire de Saint-Raphaël (1935-1940).

Le père d’Albert Fournier, capitaine de la Garde républicaine, mourut quand il était encore jeune. Il fit des études de droit à partir de 1907 et passa et réussit le concours de commis au service Exploitation des Monnaies. Il n’est pas certain qu’il y travailla car en 1909, après son service militaire, il reprit ses études de droit.

En 1910-1911, Albert Fournier devint le secrétaire général adjoint de la fédération des fonctionnaires. En 1910, il était membre de la SFIO. En 1912, il s’inscrivit au barreau de Paris et défendit notamment des militants. Il termina la guerre avec le grade de capitaine de réserve. En 1920, il choisit la SFIC et fut désigné membre de son comité directeur. Non réélu en décembre 1921, il en devint à nouveau membre au congrès d’octobre avant d’en quitter les instances quelques mois plus tard après décision du IVe congrès de l’Internationale communiste. Il continua à défendre des militants, notamment lors de la campagne contre la guerre du Rif, et était considéré comme l’un des avocats du PCF.

Albert Fournier participait à la rédaction de la revue Le droit ouvrier. Il fut désigné administrateur de l’Humanité en 1924 et était membre du comité fédéral de la Seine et secrétaire général adjoint du SOI lors de sa création la même année. Il militait aussi dans de nombreuses organisations de la mouvance communiste. En 1925, il fit un voyage en Roumanie pour plaider au procès du comité central du PCR.

Début 1926, Albert Fournier fut élu député lors d’une élection législative complémentaire dans la deuxième circonscription de Paris. Pendant cette période, il participait aux réunions de la fraction des avocats communistes du SRI. En 1928, il ne fut pas réélu député malgré une campagne active. Il se consacra alors à son rôle d’avocat du SRI. Il avait défendu Jacques Duclos en 1927, défendit de nombreux militants et les marins de Calvi en 1931. Il fut élu vice-président du groupement français et membre du comité directeur de l’AJI en 1929.

Il quitta sans doute le PCF au début des années 1930 mais très discrètement car nous en ignorons la raison. Il continua malgré tout à défendre des militants. En 1931, il était encore signalé comme avocat de confiance du SRI. Il quitta le barreau de Paris en 1933 pour celui de Draguignan et s’installa à Saint-Raphaël. Il milita alors à la Ligue des droits de l’Homme et joua un rôle actif dans la constitution locale du Rassemblement populaire. En mai 1935 et en 1936, il fut élu maire de Saint-Raphaël. Il était sans doute membre de la SFIO mais apparaissait comme l’un des chantres de l’unité. En 1938, il défendait les intérêts de l’URSS dans l’affaire d’un cargo saisi à Toulon. Il gagna le procès. Son conseil municipal fut suspendu en novembre 1940. Le 14 juillet 1942, il participa à une manifestation et fut arrêté pendant quelques jours.

À la Libération, Albert Fournier ne fut pas membre de la délégation spéciale mais regagna son siège de maire à la tête d’une liste Front national en 1945. En 1947, le PCF lui retira son soutien. Il demeura malgré tout proche des communistes puisqu’il devint l’avocat de Tourisme et Travail.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50696, notice FOURNIER Albert, Antoine, Gaston par Sylvain Pattieu, version mise en ligne le 11 juin 2009, dernière modification le 15 avril 2020.

Par Sylvain Pattieu

SOURCES : La Défense. — RGASPI 517.1 607, 539.3.1 174. — Notice DBMOF par Jacques Girault.

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