LE TROQUER Louis, Guillaume, Marie. Écrit parfois LE TROCQUER Louis

Par Claude Pennetier

Né le 10 mars 1887 à Plouha (Côtes-du-Nord), mort le 6 juin 1952 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) ; journaliste ; militant syndicaliste, socialiste et communiste, dans l’Eure et dans le Finistère.

Louis Le Troquer
Louis Le Troquer

Fils d’un premier maître canonnier, Louis Le Troquer fit ses études au lycée de Saint-Brieuc puis la guerre comme marin dans les Dardanelles. Excellent orateur, il fut pendant quelques années un militant très influent dans l’Eure et le Finistère.

Le 20 août 1919, il fonda la Fédération socialiste de l’Eure avec Raoul Dhaille*, Léon Prévost*, Taupier*, et en devint secrétaire. Sa première action politique fut de se présenter aux élections législatives du 16 novembre 1919. Sa campagne permit la création des sections suivantes : Evreux, Gisors, Tillières-sur-Avre, Verneuil-sur-Avre, Nonancourt, Ivry-la-Bataille, Muzy, Louviers, Gaillon, Pont-Audemer, Etrépagny. Les effectifs passèrent de deux cents adhérents en 1919 à cinq cent cinquante en octobre 1920. Au congrès fédéral du 4 janvier 1920, Le Troquer mit en relief « le succès du Parti socialiste italien, l’attitude des Indépendants d’Allemagne qui n’ont pas craint de se rallier à la IIIe Internationale ». Au congrès de la fédération voisine de l’Eure-et-Loir, le 7 mars 1920, Louis Le Troquer parla « en faveur de la motion de reconstitution de l’Internationale ». On ignore le décompte exact des voix au congrès fédéral de décembre 1920 mais au congrès de Tours, Le Troquer déclara : « Notre Fédération a voté par sept voix en faveur de la motion Jean Longuet*. Ensuite la Fédération vota une motion adressant à Longuet un fraternel appel pour qu’au congrès national les différentes fractions du parti puissent adhérer unanimement à la IIIe Internationale. » L’autre délégué de l’Eure, Reinhold ajouta : « Le congrès de l’Eure, tenu il y a huit jours, a en effet décidé son adhésion à la IIIe Internationale. On s’est prononcé contre toute scission. La Fédération a tellement bien manifesté sa pensée à cet égard que le camarade Le Troquer, secrétaire fédéral sortant, a été remplacé par moi, qui avais voté pour la motion Longuet. » On peut donc penser que Le Troquer avait voté la motion Cachin*-Frossard*. L’intéressé donna une autre interprétation de son départ du secrétariat : « Me trouvant devant l’éventualité de quitter ce département, j’ai moi-même insisté auprès des militants pour qu’ils désignent à ma place notre camarade Reinhold, parce que je devais partir » (compte rendu pp. 38-40). Finalement sept mandats de l’Eure se portèrent sur la motion Cachin*-Frossard* et deux sur la motion Longuet.

Le nom de Le Troquer disparut ensuite et Louis Reinhold* garda le secrétariat de la Fédération SFIO en 1921.

En 1920, Louis Le Troquer assurait le secrétariat de la Bourse du Travail d’Evreux et de l’Union départementale CGT de l’Eure. Devenu secrétaire de la Bourse du Travail de Brest puis secrétaire de l’UD, il fut candidat communiste en 1921 aux élections municipales de Lambézellec (Finistère) où il habitait. Il était gérant du journal communiste Germinal. Mais, en novembre 1921, Louis Le Trocquer fut exclu des organisations syndicales et du Parti communiste. Le quotidien la Dépêche avait annoncé que, contre finance, Le Troquer donnait des informations à la presse sur la situation du mouvement ouvrier.

Étant retourné dans son département natal, les Côtes-du-Nord, il était, à sa mort, secrétaire général d’une section de la Ligue des droits de l’Homme et de l’Union fédérale des combattants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50717, notice LE TROQUER Louis, Guillaume, Marie. Écrit parfois LE TROCQUER Louis par Claude Pennetier, version mise en ligne le 14 juin 2009, dernière modification le 16 octobre 2020.

Par Claude Pennetier

Louis Le Troquer
Louis Le Troquer

SOURCES : Arch. Nat. F7/12992, 13090, 13091, 13165. — Le Travailleur d’Eure-et-Loir, 1919-1920. — Encyclopédie socialiste, op. cit., qui écrit son nom Le Trocquer. — E. Kerbaul, 1 640 militants du Finistère, Bagnolet, 1988. — Notes de Jacques Girault.

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