GARDET Roger, Marcel

Par Julien Veyret

Né le 16 janvier 1920 à Saint-Maurice-la-Souterraine (Creuse), mort le 5 juillet 1992 à Villejuif (Val-de-Marne) ; militant communiste de la Creuse ; secrétaire du comité départemental de Libération ; maire de Saint-Maurice-la-Souterraine (1971-1992), conseiller général (1976-1992).

Fils de Jean Gardet, maçon, et de Joséphine Lezaud, agricultrice, Roger Gardet, élève de l’école primaire publique de Saint-Maurice-La Souterraine, puis de l’école primaire supérieure de garçons de La Souterraine en 1931, entra à l’École normale d’instituteurs de Guéret en 1936. Il enseigna à Saint-Pierre-de-Fursac de 1939 à 1947, avec un intermède à Grand-Bourg pendant l’année 1941-1942. Il avait en charge les CM2 et fin d’études. Dernier nommé, une suppression de poste l’obligea à demander sa mutation pour l’école primaire de Paulhac, hameau de Saint-Pierre-de-Fursac, où il demeura jusqu’en 1949, puis revint à l’école de Saint-Pierre-de-Fursac. En 1952, il devint directeur de l’école de garçons de Vareilles, puis passa le concours de directeur de collège d’enseignement général qu’il obtint grâce à un travail sur la Révolution française. Il devint, en 1960, directeur du CEG de Fursac puis sous-directeur du collège de La Souterraine en 1971. Il prit sa retraite en 1978.

Mobilisé le 8 juin 1940 au 163e régiment de Narbonne, Roger Gardet ne put rejoindre l’Algérie, bloqué à Argelès. Démobilisé le 7 août 1940, il fut envoyé dans les chantiers de jeunesse en Ariège jusqu’au 17 février 1941. Ayant refusé de suivre la préparation militaire à l’école normale, il figura sur la liste rouge de l’armée.

Roger Gardet se maria en septembre 1942 avec Françoise Heintz (voir Françoise Gardet) à Saint-Étienne-de-Fursac (Creuse). Le couple eut cinq enfants.

Membre du Parti communiste depuis 1940, Roger Gardet rejoignit un camp FTP où il participa à la rédaction, à l’impression et à la diffusion de tracts et de journaux clandestins dont le premier journal résistant en Creuse Le Travailleur de la Creuse avec la ronéotype dérobée dans les locaux de l’académie. Ce journal parut de 1941 à 1944. Il fabriqua de fausses pièces d’identité pour les réfugiés juifs et les réfractaires du STO et orienta les volontaires pour la Résistance vers les camps du maquis.

Roger Gardet, co-fondateur du Front national en Creuse, en devint le responsable avec Jean Monzat*, représentant officiel du SNI clandestin, et Biedbuick. Roger Gardet fut un relais pour le groupe Alliance, chargé de recueillir des renseignements pour Londres. Il s’occupa également du ravitaillement et de la sécurité du maquis. Il se chargea de la liaison avec des officiers anglais parachutés et organisa des quêtes pour les maquisards. Kriegel-Valrimont lui conféra le grade de commandant. Le 25 août 1944, il entra à la préfecture de la Creuse à Guéret comme secrétaire du comité départemental de Libération aux côtés du Président, Roger Cerclier. Il y resta jusqu’en octobre 1945. Il reçut la médaille de la Résistance le 23 octobre 1945.

Roger Gardet milita également au Syndicat reconstitué des instituteurs. Responsable cantonal du SNI et membre du conseil syndical de la Creuse, il n’eut jamais de responsabilité dans une section départementale à majorité « autonome » puis « Unité-Indépendance-Démocratie ».

Roger Gardet occupa la charge de maire de Saint-Maurice-la-Souterraine de 1971 à 1992 à la tête d’une liste de gauche. Sous sa mandature, de grands projets virent le jour tels que la construction de la salle polyvalente, la réalisation d’un complexe commercial ou encore d’un groupe scolaire qui porte son nom, inauguré le 20 octobre 1993. Il fut aussi à la base de la réalisation du Syndicat intercommunal à vocation multiple.

Militant communiste, Roger Gardet exerça la charge de conseiller général du canton de La Souterraine de 1976 à 1992. Il fut membre de la commission des affaires sociales et de la commission d’orientation départementale des retraites et des personnes âgées.

Roger Gardet se présenta aux élections sénatoriales en 1978 comme candidat communiste. En désaccord avec le secrétaire général Georges Marchais*, il exigea que ses voix se reportent sur le candidat socialiste. Cet événement le conforta un peu plus dans sa critique du parti et le poussa à adhérer au mouvement des reconstructeurs communistes au sein du PCF. À partir de 1985-1986, il n’adhéra plus au parti et participa à la création du courant « Alternative, démocratie et socialisme » en Creuse en 1987, dont il fut vice-président, puis de la Convention alternative progressiste.

Roger Gardet refusa toujours d’avoir des responsabilités politiques nationales, l’enseignement restant pour lui indispensable. Son engagement politique ne fut pas incompatible avec un engagement associatif. Il fut un des animateurs et fondateurs de l’Amicale des anciens élèves du collège de La Souterraine dont il occupa le poste de secrétaire en 1965. Il fut également secrétaire départemental de l’Union nationale des retraités et personnes âgées puis vice-président fédéral avant d’en être le président fédéral en 1986 et de siéger à la commission nationale administrative de 1988 à 1992. Il fut à la base de la création de l’Amicale des conseillers généraux et anciens conseillers généraux de Creuse afin d’être indemnisé à leur retraite et d’organiser des voyages. Il occupa également les postes de président pour la section locale puis de président d’honneur de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance en Creuse.

Un groupe scolaire porte son nom à Saint-Maurice-la-Souterraine et le 22 décembre 1994 fut inauguré le boulevard Roget Gardet à La Souterraine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50770, notice GARDET Roger, Marcel par Julien Veyret, version mise en ligne le 2 juillet 2009, dernière modification le 28 juillet 2021.

Par Julien Veyret

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Archives familiales. — Sources orales. — Marc Parrotin, Femmes de la Résistance en Creuse, Ahun, Éd. Verso, 1997. — Notes de Jacques Girault.

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