HERTZOG Eugène

Par Léon Strauss

Né le 7 avril 1883 à Hattstatt (Haute-Alsace, Alsace-Lorraine annexée), mort le 28 octobre 1941 à Colmar, Haut-Rhin (alors annexé de facto à l’Allemagne hitlérienne) ; instituteur, professeur d’école primaire supérieure ; syndicaliste de l’enseignement en 1919 et dans les années 1920 ; président d’un groupement professionnel d’enseignants dans le Haut-Rhin à partir de 1919 ; maire autonomiste de Colmar de 1929 à 1935.

Après sa scolarité au Lehrerseminar catholique (École normale d’instituteurs) de Colmar, Eugène Hertzog devint instituteur dans le village francophone de Lapoutroie (Haute-Alsace). En 1919, Mittelschullehrer (professeur d’École primaire supérieure) à Mulhouse (Haut-Rhin), il adhéra au parti catholique, l’Union populaire républicaine d’Alsace (UPR). Il devint président du groupement professionnel des membres de l’enseignement public du Haut-Rhin qui regroupait essentiellement les instituteurs catholiques du « cadre local d’Alsace et de Lorraine » (c’est-à-dire ceux qui avaient été formés à l’époque allemande). Il fut condamné en août 1920 par la Chambre disciplinaire au déplacement d’office et à cinq cents francs d’amende pour avoir participé à la grève générale d’avril 1920.

Muté à Colmar et ferme opposant à la politique française d’assimilation et de laïcité, il soutint fidèlement l’ascension politique de son ami Rossé, autre dirigeant de son groupement. En 1928, il compta parmi les principaux témoins de la défense dans le procès du « complot autonomiste ». Aux élections municipales de 1929 à Colmar, Herzog figura en seconde place sur la liste de Rossé, qui l’emporta. Encore inéligible, Rossé se désista en faveur d’Hertzog, qui fut élu maire le 18 mai 1929 par une coalition de l’UPR et des communistes colmariens. Aux élections municipales de 1935, le maire sortant conduisit une liste disparate amalgamant l’UPR, le KP-O (communistes dissidents) et la droite patriote (APNA, démocrates). Il fut battu par la liste du Front populaire d’Édouard Richard*. Le 19 juin 1940, quelques heures après l’entrée de la Wehrmacht à Colmar, il accompagna à la mairie le Dr Hellstern de Constance, nommé maire provisoire (Stadtkommissar) par le Gauleiter Wagner. Il espérait alors être nommé lui-même maire par les nazis, mais dut se contenter de figurer dans un « conseil » provisoire. Non intégré dans le « Stadtrat » (conseil municipal consultatif) nommé en 1941, il mourut la même année.

Eugène Hertzog était le père de Paul Hertzog*, militant communiste, gendre de Marcel Cachin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50794, notice HERTZOG Eugène par Léon Strauss, version mise en ligne le 8 juillet 2009, dernière modification le 12 août 2010.

Par Léon Strauss

SOURCE : Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, 16, p. 1562-1563.

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