HUGEL Lucien [HUGEL Lucien père]

Par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss

Né le 7 septembre 1897 à Sélestat (Basse-Alsace, Alsace-Lorraine annexée), mort en 15 décembre 1964 à Cernay (Haut-Rhin) ; mineur de la potasse licencié en 1930, chômeur à Sélestat (Bas-Rhin) de 1930 à 1936, mineur à Wittelsheim (Haut-Rhin) en 1936 ; militant communiste ; secrétaire de section communiste à Sélestat, puis secrétaire de cellule à Wittelsheim.

Lucien Hugel père était fils d’un tailleur de pierre, qui possédait une petite entreprise à Sélestat. Il y avait quatre garçons dans la famille. Lucien n’avait pas terminé son apprentissage de tisserand lorsqu’il fut mobilisé dans l’armée allemande lors de la Grande Guerre. Il se trouva mis en contact avec les idées révolutionnaires. Après le retour à la France des provinces annexées, il fut soumis au service militaire français et incorporé dans les tirailleurs marocains occupant la Sarre, pendant deux ans, de 1919 à 1921. Cela acheva sa prise de conscience politique. Il décida de devenir ouvrier et se fit embaucher comme mineur à Wittelsheim. Protestant d’origine, il avait perdu la foi et rejoignit à cette époque les Libres Penseurs de Mulhouse. Il adhéra à la CGTU en même temps qu’au parti communiste, dont il fut un des membres fondateurs dans le Haut-Rhin. Comme plusieurs autres militants syndicaux (voir Eugène Haffner), il fut licencié par les Mines domaniales de potasse d’Alsace (MDPA) après la grève de 1930. Chômeur, inscrit sur la liste noire du patronat local, il revint dans sa ville natale, Sélestat, où son épouse réussit à retrouver du travail. Il devint secrétaire de la section communiste SFIC. Il faillit être exclu de sa cellule parce qu’il avait cessé de payer ses timbres de cotisation, du fait de son chômage, à un moment où le parti était secoué par la scission autonomiste. Lucien Hugel père resta dans les rangs du parti « ligniste ». En 1936, il fut réintégré aux MDPA, comme les autres anciens licenciés, grâce à la pression du Front Populaire. Il devint secrétaire de la cellule communiste du puits Amélie II, puis secrétaire de la section de Wittelsheim. En septembre 1939, il fut affecté spécial à la mine. En 1940, il subit l’annexion de fait et fit partie des premiers résistants communistes alsaciens du groupe dit par la suite Groupe Wodli. La Gestapo l’arrêta à son domicile, au moment de la grande rafle des communistes haut-rhinois, en mai 1942. Il fut interné au camp de rééducation de Schirmeck pendant six mois, subit un jugement qui ne fut pas rendu public, puis fut mis en cachot à la prison de Saverne. Il n’eut aucun contact avec un quelconque être humain autre que les nazis. En octobre 1944, il réussit à s’évader du camion qui le transférait vers une autre prison allemande. Il rejoignit les troupes américaines et fut ramené à Wittelsheim. Il retourna à la mine et redevint responsable syndical du puits Amélie II, qui passait pour être le plus « rouge ». Il prit sa retraite en 1957.

Lucien Hugel père avait épousé à Sélestat Thérèse Jacquemin (née à Villé en 1899, morte à Wittelsheim en 1986), ouvrière du textile. Il était le père de Lucien Hugel (1922-1984) et l’oncle de Gilbert Hugel*. Le couple eut deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50800, notice HUGEL Lucien [HUGEL Lucien père] par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss, version mise en ligne le 10 juillet 2009, dernière modification le 13 août 2010.

Par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss

SOURCE : DBMOF, 32, p. 16 (qui ignore le lien familial entre les deux Lucien Hugel).

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