Par Léon Strauss
Né le 4 février 1906 à Colmar (Haut-Rhin), mort le 7 juin 1980 à Pfastatt (Haut-Rhin) ; chauffeur puis mineur de la potasse ; militant communiste et syndicaliste CGTU puis CGT, secrétaire de la section communiste de Wittelsheim, membre du bureau de la fédération communiste du Haut-Rhin, agent de liaison du PCF avec le KPD illégal en RFA ; administrateur des Mines domaniales de potasse d’Alsace ; adjoint au maire de Wittelsheim (Haut-Rhin).
Fils d’ouvrier, Albert Hoffer épousa en 1931 Joséphine, dont il eut une fille, Alice. En 1930, il avait été embauché comme chauffeur à l’usine Haeffely de Pfastatt, où il fonda un syndicat CGTU. Son adhésion à la section communiste de Lutterbach date de 1934. Cette même année, le 2 mai, il fut licencié par son entreprise « pour son activité antifasciste », vraisemblablement pour avoir fait grève le 1er mai. Sans ressources, il continua à militer (dans les comités de chômeurs ?). On le retrouve chez Haeffely pendant la grève de juin 1936 : le curé venait d’exhorter les travailleurs à quitter l’usine occupée le dimanche matin pour assister à la messe dans leurs villages respectifs. Leur retour eût été problématique. Avec Robert Patat*, il lui proposa de célébrer l’office dans le réfectoire de l’usine. Le prêtre accepta et 600 grévistes assistèrent à la messe. En octobre 1936, Hoffer fut embauché à la mine Amélie II à Wittelsheim, où il apprit le métier de mineur. Mobilisé en 1939-1940, il revint en Alsace après l’annexion de fait. Il milita au Parti communiste clandestin, en organisant des collectes en faveur des familles de communistes déportés et en participant à la mise en place d’un réseau de distribution de l’Humanité clandestine avec Xavier Knecht*. Ils auraient ainsi effectué une distribution de masse du journal illégal le 1er mai 1941 aux puits Amélie II et Joseph-Else.
Le 21 novembre 1944, il réussit à faire traverser la ligne de front à trente camarades qui parvinrent ainsi dans la zone de Mulhouse déjà libérée par la Première Armée française. Après la libération de Wittelsheim, il reconstruisit le syndicat CGT des mineurs et le Parti communiste dans la commune. Élu conseiller municipal, puis adjoint au maire de Wittelsheim, il fut, jusqu’en 1956, secrétaire de la section locale du PCF et participa longtemps au comité et au bureau fédéral. De 1945 à 1948, puis de 1961 à 1966, il représenta la CGT au conseil d’administration des Mines domaniales de potasse d’Alsace (MDPA).
En 1956, après l’interdiction du KPD en République fédérale d’Allemagne, il fut chargé par le comité central du PCF d’assurer des liaisons avec les communistes d’Allemagne occidentale. Jusqu’à sa mort en 1980, il resta encaisseur bénévole de l’Humanité Sept Jours dans le bassin potassique.
Lors de son décès, il était domicilié à Wittelsheim.
Par Léon Strauss
SOURCES : L’Alsace, Mulhouse, 3 novembre 1945. — L’Humanité-Sept Jours, Strasbourg, 13 juin 1980. — État civil de Pfastatt.