BELLUGUE Pierre, Fernand [version DBK]

Par Michel Dreyfus

Né le 18 ou 20 septembre 1892 à Saint-Sébastien (Espagne), mort après octobre 1942 en déportation à Mauthausen (Autriche) ; tailleur pour dames ; secrétaire de la Fédération CGTU du textile-vêtement ; membre du Secrétariat latin de l’ISR.

Secrétaire du Comité d’entente des Jeunesses syndicalistes en 1912 puis de la section syndicale des tailleurs et couturiers pour dames de 1912 à 1914, Fernand Bellugue fréquentait alors les milieux libertaires. Mobilisé durant toute la guerre, il reprit à partir d’août 1919 son travail et son militantisme au syndicat de l’Habillement où il devint en 1921 secrétaire appointé jusqu’en 1922, puis non-appointé en 1923.

Le 15 octobre 1920, Bellugue fut élu au comité central des Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR) et en avril 1921, secrétaire du syndicat des travailleurs de l’Habillement de la Seine. Opposé à la scission syndicale, il réaffirma sa conception de l’indépendance syndicale. Exclu de son syndicat en octobre 1921, il fut un des créateurs de la CGTU qu’il représenta au IIe congrès de l’Internationale syndicale rouge à Moscou en novembre 1922.
En 1923, Bellugue appartenait à la majorité communiste de la CGTU. Secrétaire permanent à la propagande de la Fédération du vêtement, il fut élu à la commission exécutive de la CGTU en 1923, puis en 1924 cessa quelque temps de militer pour raisons de santé. En février 1925, il partit à Moscou comme délégué permanent de la CGTU au bureau exécutif de l’Internationale syndicale rouge (ISR) et appartint à son Secrétariat latin. En avril 1925, suite au pacte signé entre dirigeants du PC et de la CGTU, il adhéra au PC. Resté à Moscou jusqu’en décembre 1926, il eut, durant sa délégation, l’occasion de participer à un congrès syndical en Roumanie mais fut arrêté à Bucarest peu après son arrivée.

De retour à Paris, il reprit la direction de la Fédération du textile-vêtement de 1927 à 1929 et la représenta au 5e congrès de la CGTU (1929). Fin 1929, il démissionna, pour raisons de santé mais également, semble-t-il, à la suite de désaccords avec le PC. À nouveau permanent au syndicat de l’Habillement de la Seine en 1931, il entra en conflit pendant quelques mois avec la fraction de son syndicat et en particulier avec Albert Matline qui avait été élu en 1926 à la tête de la Fédération du vêtement et de la chapellerie. Il fut cependant réélu à la commission exécutive confédérale comme représentant de sa fédération lors du 6e congrès de la CGTU (novembre 1931). En décembre 1932, il partit militer à Voiron (Isère). Délégué au 7e congrès de la CGTU en septembre 1933, il revint se fixer à Paris en décembre.
Selon le rapport fait par Jacques Duclos* au Secrétariat latin de l’Internationale communiste le 5 janvier 1936, Bellugue, « secrétaire permanent du Vêtement de la région parisienne » était alors qualifié de « confédéré ». Après la réunification de la CGT, il fut le secrétaire général du syndicat des couturiers et tailleurs pour dames de la région parisienne jusqu’à sa dissolution le 24 novembre 1939. Il avait représenté la Fédération de l’habillement aux congrès de la CGT de Toulouse (1936) et de Nantes (1938).
Arrêté le 5 octobre 1940, après avoir été interné dans plusieurs camps, il mourut à Mauthausen, à une date inconnue.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50834, notice BELLUGUE Pierre, Fernand [version DBK] par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 15 juillet 2009, dernière modification le 15 juillet 2009.

Par Michel Dreyfus

SOURCES : RGASPI, 495 270 611, 495 32 1, 495 10 1, 534 2 27. — Notice par J. Maitron et Cl. Pennetier, DBMOF.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable