BEYER Georges (version DBK)

Par Claude Pennetier

Né le 11 septembre 1905 à Paris (XVIIe arr.), mort en octobre 1976 ; ingénieur chimiste ; responsable des services de renseignements des FTP pendant l’Occupation.

Georges Beyer était le fils d’un ébéniste et d’une couturière. Il fit des études d’ingénieur chimiste et fut membre du bureau et secrétaire de l’Union fédérale des étudiants. Il obtint en 1923 une bourse d’études en Allemagne.

Il adhéra en 1924 aux Jeunesses communistes et au Parti communiste en 1925. En mai 1928, un Beyer, sans précision de prénom, apparaît dans un compte rendu du bureau politique comme informateur du PC à la « Préfecture » ; rien n’autorise cependant à le confondre avec Georges Beyer. En 1931, celui-ci devint ingénieur dans une savonnerie, La Saponite, puis aux Pétroles Shell en 19341935. Il ne semblait pas avoir alors d’activité politique publique mais il avait rejoint le mouvement syndical en 1930 et siégeait en 1930-1932 au bureau du syndicat unitaire de l’industrie chimique. Il séjourna alors au BIT (Bureau international du travail) à Genève. Il épousa en 1932 Germaine Camaillat qui était secrétaire dactylo à la Fédération des produits chimiques et la sœur de Marie-Louise Camaillat, dite Colette, compagne depuis 1930 de Charles Tillon qui était alors à la tête de la Fédération CGTU de la céramique et des produits chimiques.

En 1939, Georges Beyer garda la liaison avec le PC par sa femme et les responsables de la Fédération des produits chimiques. En août 1940, il rejoignit la région bordelaise, où Charles Tillon* était instructeur interrégional, et fut responsable du Parti pour la Charente et la Charente-Maritime. Frachon ayant rappelé Tillon* pour faire partie du secrétariat du Parti, Beyer devait lui succéder en décembre 1940. Sous le nom de Colonel Bernard, il joua un rôle de premier plan comme FTP (Franc tireur partisan). Agent de liaison habile, jouissant de la confiance de Tillon* et de Duclos* (qui le chargea par exemple, en 1942, de faire passer en zone sud Maurice Tréand mis à l’écart), Beyer prit en main la région de l’Atlantique dès décembre 1940. Tillon* le rappela à Paris en février 1942, pour constituer un service de renseignements le Service B, qui rendit des services à la Résistance intérieure comme aux services de Londres et aux Alliés (FANA). En 1943-1944, il était membre de la Commission militaire nationale des FTP.

Après la Libération, il prit la profession de représentant mais plusieurs témoignages lui attribuent des responsabilités dans les services de sécurité du Parti dans la continuité du service B de la guerre. Il siégea quelques années au comité central du PC ; élu suppléant en 1945, sous son pseudonyme de Bernard, il devint titulaire de 1947 à 1950. Le nom de Beyer fut évoqué lors de l’affaire Marty*-Tillon* : en 1951. Marty* ayant rendez-vous avec Tillon* chez Beyer, celui-ci avertit le secrétariat que les deux dirigeants historiques du PCF auraient projeté l’organisation d’un travail fractionnel, et en particulier la publication d’un bulletin. Charles Tillon* se défendit sans mettre en cause publiquement son beau-frère et sans expliquer les raisons de cette dénonciation. Son nom fut fréquemment cité à l’occasion de l’Affaire Iltis*. Ce spécialiste du renseignement et du double jeu mourut en octobre 1976, emportant vraisemblablement avec lui quelques « secrets de parti ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50839, notice BEYER Georges (version DBK) par Claude Pennetier, version mise en ligne le 15 juillet 2009, dernière modification le 16 août 2010.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 267. — Arch. A. Vassart. — Roger Faligot, Rémi Kauffer, Service B, Paris, Fayard, 1985.

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