BOUFFIOUX Lucienne, dite Lucette. Pseudonyme : DESCHAMP

Née dans une famille bourgeoise (père architecte) d’opinions libérales, docteur en droit issu de l’Université Libre de Bruxelles, Lucienne Bouffioux se signala à Bourgeois-Rixensart (Brabant-Wallon) dans l’aide à l’Espagne républicaine et au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. Elle devint un membre actif du Comité mondial des femmes contre la guerre (CMF) de Bruxelles. En 1936, elle adhéra au Parti communiste belge comme « sous-marin ». Elle était également d’obédience maçonnique : membre du « Droit Humain » aux côtés de Jean Fonteyne.

Ayant épousé René Blieck en 1938, elle se mit, avec lui, au service de Clément (Fried), délégué de l’Internationale communiste auprès du Parti communiste français. Dactylo, elle se chargeait occasionnellement du courrier et hébergea les militants français de passage. Au début de l’Occupation, elle poursuivit cette activité, en liaison avec la cellule communiste du Palais de Justice. Elle accoucha au début de 1941. Passée dans l’illégalité, elle fut responsable Sécurité-logement du Parti à Bruxelles. Après les rafles de juillet 1943 qui décimèrent la direction du Parti, elle fut affectée au Service national des cadres qu’elle dirigea jusqu’à la Libération et au-delà sous le pseudonyme de Deschamp. Elle était en fait le bras droit d’Andor Berei, délégué de l’IC auprès du PCB, demeuré à Bruxelles jusqu’en 1946.

Conseillère provinciale du Brabant de 1946 à 1952, membre du comité central de 1948 à 1951, elle quitta le cadre permanent pour exercer comme avocate, siégea au Conseil national du Rassemblement des femmes pour la Paix ainsi qu’à la direction de l’Amicale belge et internationale de Neuengamme. Devenue la compagne d’Ernest Burnelle, président du PC, elle fut nommée juge du Travail en 1969.