BULAND Jeanne, Eugénie. Pseudonyme DULAC Jeanne, BONNEAU à l’ELI. [version DBK]

Par Claude Pennetier

Née le 13 février 1904 à Paris (XIIe arr.), morte le 16 février 1969 à Paris (Xe arr.) ; dactylographe ; secrétaire de la section féminine centrale du PC ; élève de l’École léniniste internationale (ELI).

Fille de militants communistes, Jeanne Buland entra comme dactylographe au siège du Parti communiste, 120, rue La Fayette, en 1925. Elle s’occupait du militantisme des étrangers présents dans la région parisienne.

Elle fut choisie pour suivre, de mai 1926 à septembre 1928, les cours de l’École léniniste internationale de Moscou, sous le nom de Bonneau. Les jugements sur ses capacités et son activité furent sévères. La police signala qu’en décembre 1928 elle servit d’intermédiaire « pour l’échange de la correspondance entre les Comités des Balkans (Affaire Varadi dit “Urback”) ». Le congrès national du PC réuni à Saint-Denis du 31 mars au 7 avril 1929 l’élut membre du comité central et secrétaire de la Section féminine centrale. Elle fut arrêtée le 21 juillet 1929 à la Maison du peuple de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise) au cours d’une réunion clandestine organisée par la direction du Parti. J. Buland entra à la prison Saint-Lazare le 22 juillet en attendant sa mise en liberté provisoire le 2 août 1929. Un conflit pendant son séjour en prison provoqua son passage devant la commission centrale de contrôle politique (CCCP). Pendant les deux années qui suivirent, elle connut d’autres ennuis avec la justice : la 13e chambre correctionnelle de la Seine la condamna, par défaut, à deux ans de prison et 3 000 francs d’amende pour « provocation de militaires à la désobéissance » ; arrêtée le 18 mars 1931, elle fut relaxée.

Elle occupait des responsabilités dans la région parisienne et à la direction du travail féminin. Elle jouissait d’une grande influence à la direction communiste de la région parisienne, en raison, semble-t-il, de l’appui que lui accordait Pierre Semard*. Lorsqu’en novembre 1930 Maurice Thorez*, chargé des fonctions de secrétaire général, réorganisa la direction parisienne, il écarta Jeanne Buland au profit de Louis Cassiot. Au début de l’année 1932 elle était encore membre de la commission centrale féminine de la CGTU comme déléguée des Métaux et secrétaire de la section féminine centrale du Parti. Elle démissionna de cette fonction en avril et fut privée de toute responsabilité dans le Parti en novembre 1932. Faut-il voir dans cette sanction une répercussion tardive de l’élimination de la direction Barbé*-Celor* ou, comme le pense Albert Vassart, le constat de son échec à la section féminine ? (A. Vassart*, Mémoires (inédits), sans date [vers 1950]). Jeanne Buland présidait l’Union fraternelle des femmes contre la guerre depuis 1929. En dépit de l’inéligibilité des femmes, le Parti communiste annonça, en mars 1932, sa candidature aux élections législatives dans le IVe arr. de Paris.

Après son retrait forcé des fonctions nationales, Jeanne Buland fut affectée à l’Union régionale des comités de chômeurs pour animer le Mouvement des femmes sans travail, fonction qu’elle conserva jusqu’en 1935 au moins. Elle devint gérante du journal Femme défends-toi le 12 avril 1935. En janvier 1936, le comité Paris-Ville lui interdit toute responsabilité pour « activité aboutissant à porter préjudice à l’unité du Parti ».

Un rapport de Jean Chaumeil devant l’assemblée des responsables aux cadres de la région parisienne, le 7 octobre 1944, évoque son nom tout en s’étonnant du manque de vigilance des responsables du XIIe arr. qui avaient laissé une exclue de l’avant-guerre jouer un rôle dans l’insurrection parisienne.

Elle fut inscrite sur la liste noire n° 2 de 1943 comme « trotskiste ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50869, notice BULAND Jeanne, Eugénie. Pseudonyme DULAC Jeanne, BONNEAU à l'ELI. [version DBK] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 17 juillet 2009, dernière modification le 25 septembre 2010.

Par Claude Pennetier

ŒUVRE : Femme, défends-toi, Paris, 1932, 24 p. — " Histoire de la grève Jaeger ", Cahiers du bolchevisme, n° 23, 1er décembre 1932. — " Travail de masse pour l’Ouvrière ", Cahiers du bolchevisme, juillet 1930.

SOURCES : RGASPI, 495 270 8558, autobiographie de Jeanne Buland ; 517 1 998. — A. Vassart, Mémoires inédits. op. cit.Le problème des cadres, rapport présenté par le camarade Chaumeil à l’Assemblée des responsables aux cadres de la région parisienne et de l’ex-zone Nord, 7 octobre 1944 à la mutualité de Paris. Notice par J. Maitron et Cl. Pennetier, DBMOF.

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