CHOMAT Claudine, Jenny, épouse MICHAUT Claudine, puis CASANOVA Claudine. Pseudonyme à Moscou : MORIVAUX Léa. [version DBK]

Par Claude Pennetier

Née le 7 février 1915 à Saint-Étienne (Loire), morte le 14 octobre 1995 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) ; sténodactylo ; militante de l’Union des jeunes filles de France ; élève de l’École léniniste internationale ; secrétaire générale de l’Union des femmes françaises ; membre du comité central du Parti communiste.

Jean Marie Chomat, le père de Claudine Chomat, laïque, mineur à Saint-Étienne, (il tint un temps un café avec sa femme) fut tué à la guerre cinq mois avant la naissance de Claudine. Sa mère, Philomène Pagat, culottière de métier, mourut alors qu’elle n’avait que cinq ans. Claudine, sa sœur Juliette et les deux autres enfants furent élevés par leur grand-mère. Les enfants Chomat furent adoptés pupilles de la Nation par jugement de juin 1919. Après avoir obtenu son certificat d’études primaires, Claudine Chomat fut élève pendant trois années à la section commerciale de l’École pratique de commerce et d’industrie où elle obtint le diplôme d’aptitudes commerciales.
Claudine Chomat commença à travailler en juillet 1930 comme sténodactylo dans un magasin de pièces pour automobiles, puis chez un fabriquant de rubans qui la licencia pour son appartenance à la Fédération du théâtre ouvrier de France, organisation ouvrière de pratique théâtrale (FTOF). Elle fut admise en juillet 1932 au service départemental des Assurances sociales comme sténodactylo.

Elle adhéra à la Jeunesse communiste en décembre 1931 (selon le questionnaire du 30 avril 1939) ou en juin 1932 (selon l’autobiographie du 31 janvier 1934).

À partir de décembre 1932, Claudine Chomat fut secrétaire du rayon des JC de Saint-Étienne. Elle fut ensuite secrétaire des JC de la Loire jusqu’en avril 1934. Le 11 mai 1934, elle entrait à l’École léniniste internationale de Moscou et y resta jusqu’en mai 1935.

À son retour, elle fut trésorière de la Fédération des JC et entra au comité central des JC au 8e congrès des 19-22 mars 1936 à Marseille. Elle fut chargée avec Danielle Casanova* de la création de l’Union des jeunes filles de France dont elle fut secrétaire à l’organisation au 1er congrès de décembre 1936 (D. Casanova étant secrétaire générale). Le 20 février 1937 à Paris (XIIIe arr.) elle épousa Victor Michaut*, membre du comité central du PC, dont il divorça en janvier 1947.

Claudine Chomat fit partie du groupe de militantes qui, à la fin de l’année 1939 et en 1940, par un travail clandestin intense, permirent au Parti communiste de se réorganiser en renouant le contact entre le secrétariat et les dirigeants éparpillés par la mobilisation et la répression. Par elle, Laurent Casanova — qu’elle épousera, en secondes noces le 5 mai 1948 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) — , évadé d’Allemagne en avril 1940, put se mettre à la disposition du secrétariat. Claudine Chomat était partie en exode à Toulouse, où elle établit la liaison entre la zone sud et la zone nord et commença à s’occuper du mouvement féminin clandestin. Elle revint à Paris, fut en contact avec Josette Cothias et Maria Rabaté* en 1943 et avec Jean Laffite*, Robert Ballanger et Auguste Lecœur en 1944. Les Comités féminins de résistance qu’elle impulsa donnèrent naissance à l’Union des femmes françaises, dont le Parti lui confia la direction à la Libération. Elle fut élue membre du comité central aux congrès nationaux en 1950 et 1959. Pendant l’hiver 1947, elle suivit une École centrale de quatre mois. Malgré les liens d’amitiés qui unissaient la famille Thorez et le couple Casanova*-Chomat, elle se heurta parfois à Jeannette Vermeersch. Elle fut écartée du comité central en 1961, après le retrait de son mari Laurent Casanova du bureau politique.

L’Humanité du 9 mai 1983 publia en première page la photographie de François Mitterrand, président de la République, décorant « Claudine Chomat, dirigeante de la Résistance » lors de la cérémonie du 8 mai à l’Arc de Triomphe. Lors de son décès, l’Humanité du 17 octobre 1995 publia un message de Robert Hue et une lettre de Georges Marchais qui rappelait avoir eu la chance de l’apprécier et “gardé le souvenir des décisions injustifiées qui furent prises à son encontre et envers son compagnon Laurent Casanova.”. G. Marchais qui était à cette époque suppléant au bureau politique avait remplacé Marcel Servin comme secrétaire à l’organisation lors de la réunion du Comité central des 23-24 février 1961 qui avait suivi l’éviction de Casanova-Servin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50886, notice CHOMAT Claudine, Jenny, épouse MICHAUT Claudine, puis CASANOVA Claudine. Pseudonyme à Moscou : MORIVAUX Léa. [version DBK] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 11 septembre 2017, dernière modification le 11 septembre 2017.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, Moscou, autobiographie de1934 (autobiographies prises en note par Mikhaïl Pantéleiev et retranscrites par René Lemarquis) et questionnaire biographique de 1950. — Notice par Jean Maitron et Claude Pennetier, DBMOF. — L’Humanité, 17 octobre 1995. — Charles Riondet, Le Comité parisien de la Libération 1943-1945, PUR, 2017. — Archives Claudine Chomat déposé par sa fille au Musée national de la Résistance de Champigny-sur-Marne. — État civil.

ICONOGRAPHIE : Alain Guérin, La Résistance, chronique illustrée, 1930-1950, Paris, 1972-1976, tome 1, p. 359.

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