CORNAVIN Gaston, Paul, Léon [version DBK]

Par Claude Pennetier

Né le 27 juin 1894 à Bourges (Cher), mort le 10 juillet 1945 à Ivry-sur-Seine (Seine) ; ouvrier aux Établissements militaires de Bourges ; député communiste du Cher de 1924 à 1928 et de 1936 à la guerre ; membre du comité central de 1929 à 1945 ; membre suppléant du bureau politique du Parti communiste de 1929 à 1930.

Gaston Cornavin
Gaston Cornavin

Fils d’un décolleteur sur métaux aux Établissements militaires de Bourges, Gaston Cornavin fréquenta l’école primaire de cinq à douze ans, l’école primaire supérieure de douze à seize ans et obtint son brevet élémentaire. La supériorité du capital scolaire de Cornavin joua dans l’affirmation de son rôle dirigeant au sein du mouvement ouvrier berruyer. Sous l’influence des ouvriers mobilisés du Nord et de la Seine, le jeune ajusteur appuya la minorité socialiste favorable à la reprise des relations internationales. Mobilisé dans l’infanterie en janvier 1918, gazé par ypérite en dehors d’une zone de combats, il resta constamment en rapport avec les minoritaires de la Fédération du Cher. Il fut libéré en septembre 1919, reprit son travail aux Établissements militaires et entra à la commission exécutive du syndicat.

Cornavin était favorable à l’adhésion du PS à la IIIe Internationale. Ses qualités intellectuelles et ses capacités d’orateur le firent désigner en cinquième et dernière position de la liste Bloc ouvrier et paysan, lors des élections législatives de mai 1924. À la surprise générale, il fut élu. Délégué au Ve congrès de l’Internationale communiste (17 juin-8 juillet 1924), il fut arrêté en Allemagne pendant le voyage aller, emprisonné à Schneidemüle et condamné, avec ses cinq compagnons, à deux mois de prison pour usage de faux papiers. À son retour, le Bureau d’organisation le chargea d’une tournée de réunions en Algérie puis le rappela d’urgence le 15 septembre 1924. Cette décision avait peut-être un rapport avec sa nomination par le bureau politique du 10 septembre 1924, aux fonctions d’adjoint à la direction syndicale centrale. Il disposait d’appuis dans la direction Barbé*-Celor* car il entra au comité central et devint deuxième suppléant du bureau politique : le BP avait envisagé de s’associer Cornavin dès le printemps 1928. Pour se soustraire aux poursuites pour propagande antimilitariste, Cornavin se réfugia à Bruxelles (Belgique) du 6 août 1929 au 12 décembre 1929. Il assura alors la liaison entre les légaux (Vassart*, Gitton*) et les clandestins : Barbé*, Celor* (cf. Mémoires inédits de Vassart*). Pendant cette période, il fut secrétaire de rédaction à l’Humanité (sur mandat du comité central) puis responsable à la propagande et à la ligne politique des organisations annexes : SRI, Secours ouvrier, Amis de l’URSS. L’accession de Maurice Thorez* au secrétariat général du PC brisa l’ascension de Cornavin. Ce dernier avait été un exécutant trop fidèle de la politique de l’équipe Barbé-Celor. Au congrès national de Paris (11-19 mars 1932), Cornavin fut réélu au comité central mais ne retrouva pas ses fonctions au bureau politique (il siégea au CC jusqu’en 1945). En 1933, ayant fait preuve de sa fidélité à la nouvelle direction communiste, il fut nommé secrétaire de la section centrale antimilitariste. Il tint la rubrique correspondante de l’Humanité jusqu’en 1935.

Cornavin conquit le siège de député de Vierzon (2e circonscription de Bourges) lors des élections législatives d’avril-mai 1936. Pendant l’été 1939, il approuva le Pacte germano-soviétique.

Arrêté en novembre 1939 comme membre du groupe parlementaire communiste, déchu de son mandat de député, le 20 février 1940, Cornavin fut condamné par le Tribunal militaire de Paris à cinq ans de prison et 4 000 F d’amende. Détenu à la maison d’arrêt du Puy (Haute-Loire) puis à la prison de Nîmes (Gard), il écrivit le 9 novembre 1940 au président de la cour de Riom pour être entendu comme témoin. Il fut déporté en Algérie à Maison-Carrée, où l’avance alliée le libéra. Il rentra en France malade et mourut le 10 juillet 1945 à Ivry-sur-Seine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50896, notice CORNAVIN Gaston, Paul, Léon [version DBK] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 18 juillet 2009, dernière modification le 20 janvier 2011.

Par Claude Pennetier

Gaston Cornavin
Gaston Cornavin

SOURCES : RGASPI, dossier personnel, 495 270 1012 (questionnaire biographique de 1930, autobiographie de 1933, coupure de presse du21 mars 1936) ; 517 1 846 (copie d’une fiche de police de 1929). — Notice par Cl. Pennetier, DBMOF.

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