HOUDREMONT Jean, Eugène, Auguste

Par Paul Boulland

Né le 4 octobre 1924 à Paris (XVIe arr.), mort le 25 janvier 1973 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ; conducteur de travaux puis dessinateur industriel ; secrétaire du syndicat CGT des Métaux de La Courneuve-Le Bourget-Stains (1949-1953) ; dirigeant communiste de Seine-Nord-Est puis de Seine-Saint-Denis ; député (1956-1958) ; maire de La Courneuve (1959-1973).

Jean Houdremont dans les années 1950.
Jean Houdremont dans les années 1950.
Assemblée nationale, Notices et portraits, 1956.

Le père de Jean Houdremont, gardien de la paix, dut cesser son activité pour raisons de santé en 1938 et mourut en 1941. Sa mère, femme de ménage, était décrite en 1949 comme sympathisante communiste. Titulaire du brevet élémentaire, Jean Houdremont travailla tout d’abord comme conducteur de travaux à la pose de voies de chemin de fer, avant de devenir dessinateur industriel. Il adhéra à la CGT en 1947 et eut ses premières responsabilités comme membre de la commission exécutive du syndicat de l’usine Rateau de La Courneuve, en octobre 1948. C’est dans cette usine qu’il adhéra au Parti communiste, en février 1949. Peu après, il entra à l’usine Babcock & Wilcox de La Courneuve où il fut à nouveau membre de la commission exécutive. En octobre 1949, il devint secrétaire et trésorier du syndicat CGT des Métaux de La Courneuve-Le Bourget-Stains, fonction qu’il conserva jusqu’en 1953.

Devenu secrétaire de la section communiste de La Courneuve, Jean Houdremont entra au comité fédéral de Seine-Nord-Est à sa création, en décembre 1953. Entre mars et juillet 1954, il suivit les cours d’une école centrale de quatre mois du PCF et bénéficia d’une appréciation élogieuse : « A travaillé très sérieusement, avec esprit de responsabilité. Très intelligent, esprit profond et clair, un des camarades qui ont le plus profité de l’école. Calme, posé, des interventions peu nombreuses dénotent une pensée mûrement réfléchie. Paraît avoir de nettes possibilités de développement. » Dès septembre 1954, il fut proposé pour un stage de directeur d’école centrale. Le contexte créé à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis) par l’éviction de Charles Tillon, maire et député de la ville, joua un rôle important dans la promotion de Jean Houdremont. En octobre 1954, la direction fédérale de Seine-Nord-Est le fit élire au bureau fédéral dans la perspective qu’il prenne la direction de la section d’Aubervilliers, où il habitait. En janvier 1956, il fut candidat aux élections législatives dans la sixième circonscription de la Seine, en troisième position derrière Jacques Duclos et Fernand Grenier, à la place occupée autrefois par Tillon. Il fut élu le 2 janvier 1956. Parallèlement, sans doute encouragé par ses résultats à l’école centrale, le secrétariat du parti le désigna, en janvier 1955, comme secrétaire de rédaction des Cahiers du communisme, adjoint de Roger Garaudy, rédacteur en chef. En avril 1955, il signa avec Paul Courtieu un article sur « la paupérisation absolue de la classe ouvrière » qui reprenait la thèse alors défendue par Maurice Thorez. En janvier 1956, dans un courrier à la direction du parti, Roger Garaudy insista pour que Jean Houdremont fût maintenu dans ses fonctions à la revue du comité central, malgré son élection à l’Assemblée nationale. Toutefois, le secrétariat du PCF suivit les recommandations de la Section de montée des cadres qui voulait faire de lui « l’homme politique d’Aubervilliers ».

À l’Assemblée nationale, Jean Houdremont fit partie de la commission des Finances, en 1956, et de la commission de l’Intérieur, en 1957. En mars 1957, il déposa une proposition de loi exonérant les plus modestes de la taxe sur les vélos et vélomoteurs. Il intervint également, en 1956, contre l’entrée de la France dans la société financière internationale et, en 1958, contre la loi-cadre pour l’Algérie. Candidat aux élections législatives de 1958 puis de 1962, il ne fut pas réélu.

À l’issue de son mandat parlementaire, Jean Houdremont se consacra à nouveau à la ville de La Courneuve. En 1959, il conduisit la liste du Parti communiste qui reconquit la municipalité et il resta maire jusqu’à sa mort en 1973. Parallèlement, il continua de siéger au bureau de la fédération Seine-Nord-Est jusqu’en 1964, se chargeant notamment des écoles fédérales. En mai 1964, victime de problèmes de santé, il fut ramené au comité fédéral pour pouvoir se consacrer entièrement à ses tâches d’élu. Il quitta le comité fédéral de Seine-Saint-Denis en 1971 mais continua de participer au comité de la section La Courneuve-Rateau jusqu’à son décès.

Il s’était marié à la Courneuve le 24 décembre 1955 avec Camilla, Daria Mascio.

Son nom fut donné à un centre culturel de La Courneuve.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50915, notice HOUDREMONT Jean, Eugène, Auguste par Paul Boulland, version mise en ligne le 23 juillet 2009, dernière modification le 7 septembre 2010.

Par Paul Boulland

Jean Houdremont dans les années 1950.
Jean Houdremont dans les années 1950.
Assemblée nationale, Notices et portraits, 1956.

SOURCES : Arch. du comité national du PCF. — Arch. de la fédération communiste de Seine-Saint-Denis. — P. Courtieu, J. Houdremont, « La paupérisation absolue de la classe ouvrière », Cahiers du communisme, n° 4, avril 1955. — DPF, op. cit. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable