GILBERT Fernand, Julien

Par Didier Bigorgne

Né le 19 mars 1902 à Bourg-Fidèle (Ardennes), mort le 5 avril 1982 à Charleville-Mézières (Ardennes) ; mécanicien puis ouvrier communal ; syndicaliste et militant socialiste, dirigeant de l’UD-CGT des Ardennes (1936-1940, 1946-1947), secrétaire général de l’UD-FO des Ardennes en 1948, puis secrétaire général adjoint jusqu’en 1953.

Fernand Gilbert était le fils d’Auguste Gilbert, ouvrier mouleur, et de Laure Adrienne Juliette née Marotte, sans profession. Après avoir fréquenté l’école communale de Bourg-Fidèle où il réussit son certificat d’études primaires, il travailla à l’usine. Il exerçait le métier de mécanicien quand il épousa Marie Thérèse Dardenne, sans profession, le 21 octobre 1922 à Rocroi (Ardennes) ; de cette union naquirent quatre enfants, trois filles et un garçon.

À la fin des années 1920, Fernand Gilbert fut embauché, en qualité d’ouvrier d’entretien, à la ville de Charleville. Il adhéra au syndicat local CGT des communaux dont il devint rapidement le secrétaire. Le 19 janvier 1936, il le représenta au congrès de fusion CGT-CGTU qui rassembla à Charleville soixante-seize délégués de quarante-trois syndicats. Il fut alors élu membre de la commission administrative de la nouvelle Union départementale, fonction qu’il conserva jusqu’en 1940. Le 1er mai 1936, Fernand Gilbert présida le meeting unitaire organisé par l’UD-CGT des Ardennes à la salle de la Manufacture à Charleville, dont la séance fut levée au chant de L’Internationale. Parallèlement à son engagement syndical, il militait au Parti socialiste SFIO.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Fernand Gilbert s’engagea dans le mouvement de résistance Libération-Nord et mena la lutte contre les occupants sur le plateau de Rocroi d’où il était originaire. Chef de secteur du Parti socialiste SFIO clandestin, il participa à la reconstitution de la fédération des Ardennes. Le 4 octobre 1944, il devint membre de la commission administrative provisoire. Au congrès départemental du 5 novembre suivant, il fut nommé à la commission exécutive et y siégea jusqu’au 5 août 1945. Proche d’Andrée Viénot*, alors déléguée à l’Assemblée consultative, Fernand Gilbert l’accompagna dans la création d’une colonie de vacances à Pauvres (Ardennes), sous l’égide des « Amis de l’enfance ouvrière », dans les bâtiments d’une ancienne base de radars construite par les Allemands en 1942 ; la colonie ouvrit à l’été 1945 pour accueillir trois cents enfants ardennais.

À la Libération, Fernand Gilbert poursuivit surtout son engagement syndical, d’abord à la CGT, puis à Force ouvrière. Le 8 octobre 1944, il fut élu secrétaire du syndicat CGT des communaux et hospitaliers des Ardennes. Lors du congrès de l’UD-CGT qui se tint le 13 avril 1946, il devint membre de la commission exécutive ; à partir du 14 avril 1947, il siégea au bureau de l’organisation syndicale jusqu’à la rupture qui se produisit le 10 juin 1947. Devenu très tôt l’un des animateurs du groupe ardennais Force ouvrière, Fernand Gilbert approuva la scission prononcée par la conférence nationale des Amis de FO réunie les 18 et 19 décembre 1947. Dans les premiers jours de janvier 1948, il fonda le syndicat FO des communaux et hospitaliers dont il devint le secrétaire départemental. Dans le même temps, il faisait partie du bureau provisoire de l’UD-FO des Ardennes qui se constitua officiellement le 18 janvier 1948 ; la nouvelle Union départementale le nomma au poste de secrétaire général adjoint. Lors du premier congrès départemental de Force ouvrière qui eut lieu le 21 mars suivant, Fernand Gilbert fut élu secrétaire général de l’UD-FO des Ardennes, succédant ainsi à Gaston Delcourt, démissionnaire pour raisons de santé. Il occupa cette fonction jusqu’à la fin novembre 1948 pour céder son poste au jeune permanent Othello Frezzato. Il demeura toutefois secrétaire du syndicat des communaux et hospitaliers des Ardennes jusqu’en 1955, tout en retrouvant le poste de secrétaire général adjoint de l’UD qu’il conserva jusqu’au 15 novembre 1953.

Fernand Gilbert était à la retraite depuis 1962 quand il mourut. Il fut enterré civilement le 7 avril 1982 à Charleville-Mézières.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50919, notice GILBERT Fernand, Julien par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 24 juillet 2009, dernière modification le 20 août 2010.

Par Didier Bigorgne

SOURCES : Arch. de l’UD-CGT des Ardennes (congrès départementaux du 13 avril 1946, des 13 et 14 avril 1947). — Arch. de l’UD-FO des Ardennes. — Le Socialiste Ardennais, janvier-mai 1936. — Le Réveil Ardennais, 6 octobre 1944. — L’Ardennais, 22 mars 1948. — État civil de Bourg-Fidèle et de Rocroi.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable