JACQUET Albert [Fédération des cadres]

Par Jean-Pierre Bonnet

Inspecteur divisionnaire ; secrétaire général (1920-1924) puis délégué général (1924-1928) puis président (1928-décembre 1943) de la Fédération des cadres ; conseiller général du Cher, maire.

Inspecteur au Paris-Orléans et déjà syndicaliste, Albert Jacquet fut en 1920 l’un des fondateurs de la Fédération des syndicats d’agents des cadres et techniciens des chemins de fer aux côtés de Poirrier du réseau État et de Derache du réseau du Nord. Il fut dès le départ secrétaire général de la nouvelle organisation et tenta un rapprochement avec les autres syndicats de cheminots et de fonctionnaires. À partir du congrès de 1924, il fut régulièrement reconduit comme premier dirigeant de la Fédération avec le titre de délégué général, puis de président. Il conservera le titre et la fonction jusqu’en décembre 1943.

Au congrès de 1930, Albert Jacquet contribua à définir la notion de « syndicalisme constructif » avancée par Derache. À partir de 1934, face aux aspirations unitaires des cadres, Albert Jacquet se montra réticent vis-à-vis de l’unité d’action avec la CGT et la CGTU et franchement hostile à une perspective d’unité organique. Il avait cependant évolué sur cette question lorsque le congrès de juin 1936 préconisa le rattachement à la CGT. Le congrès extraordinaire qui ratifia l’unification en décembre 1937 confirma Albert Jacquet comme président de la Fédération et le désigna comme l’un de ses représentants au bureau de la Fédération CGT des cheminots. Il fut l’un des quatre administrateurs représentants du personnel (au titre des cadres) à la création de la SNCF.

À l’époque du Front populaire, Albert Jacquet agit avec le double souci de maintenir l’indépendance du syndicalisme et d’obtenir des pouvoirs publics la reconnaissance d’une représentativité spécifique pour la Fédération. Ce fut le sens de l’audience qu’il obtint en juin 1936 de Bedouce, député socialiste SFIO de Haute-Garonne, ministre des Travaux publics.

Durant la guerre, Albert Jacquet resta président jusqu’en décembre 1943 et fit partie, à ce titre, du bureau exécutif de la Fédération légale. Lors de la réunion du bureau du 9 juillet 1941, Roger Liaud annonça son arrestation par les autorités occupantes, annonce qui fut suivie d’une démarche immédiate auprès du directeur général de la SNCF, Le Besnerais, et du secrétaire d’État aux Communications, Berthelot.

Le conseil d’administration de la Fédération, dans sa séance du 11 décembre 1943, lui décerna le titre de président d’honneur. Selon Maurice Sauvé, il se retira dans le Cher et devint conseiller général de Marmagne et maire de la commune où il résidait.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5098, notice JACQUET Albert [Fédération des cadres] par Jean-Pierre Bonnet, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 21 avril 2010.

Par Jean-Pierre Bonnet

SOURCES : Arch. Nat., F7/13672, rapport du 18 avril 1926. — Arch. Fédération CGT des cheminots (procès-verbaux du bureau exécutif de la Fédération légale). — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Les cadres des chemins de fer. — Esquisse d’une histoire de la Fédération des cadres, par Jacques Mallet, président de la FMC de 1983 à 1997 (inédit). — Notice DBMOF. — Notes de Georges Ribeill.

ICONOGRAPHIE : Compte rendu du congrès de la Fédération, 1938, p. 226.

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