ADAM Camille

Né le 28 janvier 1840 à Maisons-sur-Seine (aujourd’hui Maisons-Lafitte), Seine-et-Oise, mort le 28 octobre 1909 à l’hôpital de la Pitié, 1, rue Lacépède, Paris Ve arr. ; ouvrier gainier ; membre de l’Internationale ; communard.

Adam demeurait à Paris, 1, rue Larrey, (Ve arr.). Il vivait en concubinage avec une femme jouissant « de l’estime publique dans son quartier » et qu’il devait épouser.
Camille Adam fut l’un des signataires du projet de formation de chambres du travail, adopté en avril 1869 au cours des réunions du passage Molière de la Commission ouvrière. Lors des élections générales de 1869, il fit partie du comité Rochefort. L’année suivante, le 9 février, il signa, avec d’autres membres de l’Internationale, Chalain, Combault, Johannard, B. Malon, Pindy, etc., un appel au calme, estimant que le moment n’était pas encore venu « pour une action décisive et immédiate » (cf. J. Guillaume, L’Internationale, t. 1, p. 276). Il était délégué des ouvriers gainiers-maroquiniers (Arch. PPo., B a/440).
Lors de la formation de la Garde nationale, il fut nommé capitaine de la 5e compagnie de marche du 85e bataillon. Un mois après, il donna sa démission ; il fut alors élu membre du Comité d’armement et de plusieurs autres commissions à la mairie du VIe arrondissement. Il exerça ces fonctions pendant toute la durée du premier siège, tout en faisant partie comme simple garde de la 4e compagnie du 85e bataillon. MM. Hérisson, ancien maire, Jozon et Leroy, anciens adjoints du VIe arr., certifièrent par la suite qu’il avait rendu des services dans les emplois qui lui avaient été confiés.
Après le 18 mars 1871, Adam continua d’appartenir au 85e bataillon. Dans le courant d’avril, il passa douze jours à Neuilly. Il alla ensuite huit jours à Montrouge et sortit en uniforme et en armes jusqu’au 24 mai. Il fut arrêté le 8 juin chez ses parents, à Maisons-sur-Seine.
Adam n’avait jamais encouru de condamnation.
Bien que « signalé comme s’occupant de politique », il fut l’objet de renseignements favorables : « Ouvrier laborieux et intelligent », cherchant « à augmenter par l’étude le peu d’instruction qu’il a reçue ». Son patron enfin s’offrait à le reprendre. Le 11e conseil de guerre le condamna, le 18 mai 1872, à un an de prison et dix ans de privation de ses droits civiques. Il fit sa peine à Rouen, fut libéré le 18 mai 1873, et reprit à Paris son travail d’ouvrier gainier.
Le 28 janvier 1877, Adam écrivit au président de la République pour lui demander la remise de l’interdiction dont il était frappé. Des attestations favorables lui furent données par M. Hérisson, devenu président du Conseil municipal, par le patron chez qui il travaillait depuis sa libération, etc. Son avocat écrivit à son sujet : « Il rentre dans la catégorie de ceux qui comprennent leurs torts et qui se promettent de ne plus recommencer. Il est, je crois, de bonne politique [...] de rallier au parti républicain pratique tous ceux qui veulent en être, et particulièrement ceux qui, comme Adam, sont en mesure d’exercer une certaine bonne influence sur leur entourage. » Ce portrait était inexact si on en juge par ce qu’écrivait, à ce même propos, le directeur de la Sûreté générale dans un rapport au ministre de la Justice, le 30 avril 1877, rapport dans lequel il est dit : « Ancien membre de l’Internationale, le sieur Camille Adam continue, depuis sa libération, à s’occuper activement de questions sociales. Il fréquente les réunions ouvrières où il paraît jouir d’une certaine influence. C’est un socialiste convaincu, qui ne voit d’amélioration possible dans la situation du travailleur que par sa participation aux bénéfices de son patron.
« Il est l’auteur d’une brochure intitulée Les Tablettes d’un ouvrier, dans laquelle il a exposé ses idées à ce sujet et qu’il a fait imprimer à ses frais, mais qui a eu peu de succès. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article51003, notice ADAM Camille , version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 28 juillet 2021.

ŒUVRE : (Cotes de la Bibl. Nat.) : Les Tablettes d’un ouvrier, Paris, 1874, in-16, 8° R 3486. — À Monsieur Gambetta, député... Paris, 1878, in-4° pièce, 4° R pièce 140. — Amour et respect, romance, 1864, in-8° pièce, Ye 55472 (29). — L’argent du prolétaire et M. Gambetta..., Paris, impr. Moderne, 1878, in-fol. plano, Lb 57/6927. — Aux jeunes... Le Placard noir : Explications cocassiques des expressions usitées dans la politique socialiste, Paris, sd, in-fol. plano Lb 57/10845. — Émancipation économique des travailleurs. Rapport de la minorité de la sous-commission à la commission nommée dans la réunion publique tenue... le 24 août 1874..., Paris, impr. de Masquin, 1874, in-4° pièce, Rp. 12246. — Memento !... Les cent mille voix de M. Ernest Roche au scrutin du 2 mai 1886..., Paris, imprimé personnellement, 7, rue Valette (1886). In-fol. plano, Fol. R., pièce 76. — les murs de ma prison. Souvenirs d’un fumiste, Paris, imprimé personnellement, 7, rue Valette (1886). In-fol. Pièce, Fol. Z, pièce 23. — Publication ouvrière indépendante. Affaire Watrin !... (Aux honorables députés populaires Camélinat et Basly, Paris, 1886. In-fol. plano Lb 57/9212. — La question des soi-disant principes, Paris, 1886. In-fol. plano, Lb 57/9213.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/757, n° 5928. — Eugène Tartaret, Commission ouvrière de 1867. 2e recueil des procès-verbaux des assemblées générales des délégués et des membres des bureaux électoraux, Paris, Imp. Lefebvre, 1869, 364 p. — Note de Jean-Pierre Bonnet.

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