ADVENANT Louis, Lucien, Romain, Gustave, dit Octave

Par Jean-Louis Robert

Né le 16 juillet 1842 à Chabeuil (Drôme) ; probablement décédé dans l’Oise début décembre 1890 - ses obsèques eurent lieu à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine)  ; négociant en vins, courtier de banques, administrateur de journaux. Communard

Né d’un père négociant, Octave Advenant s’installa négociant en vins au 151 boulevard Magenta (Xe arrondissement) dans les années 1860. En 1868, il fut arrêté pour distribution illégale de La Lanterne, le journal de Rochefort alors interdit. Il fut pour cela condamné en appel à trois mois de prison.
Devenu un proche de Charles Delescluze, il fut administrateur du journal que dirigeait ce dernier en 1870 et au début de 1871, Le Réveil.
Pendant le siège de Paris par les Prussiens, il fut élu commandant du 197e bataillon fédéré. Il participa au combat de Champigny. Le 11 octobre 1870, il signa une pétition des chefs de bataillon du 3e secteur dénonçant la mise en place de cours martiales et réclamant que le commandement de la défense de Paris passe aux chefs de bataillon de la Garde nationale. Le 21 janvier 1871, il fut un des signataires de la déclaration de l’Alliance républicaine, rappelant la volonté du peuple de Paris de continuer à se battre et exigeant l’élection dans les 48 heures d’une administration autonome de Paris. Le 6 décembre 1870, Advenant participa à la création de la société fraternelle des enfants de la Drôme dont il fut vice-président, président du comité des délégués.

Pendant son procès en cour martiale, Advenant déclara avoir quitté le commandement du 197e bataillon dès le 21 mars 1871. Cependant dans une lettre qu’il adressa à Delescluze, le 3 avril, il écrivait que son bataillon était prêt à marcher sur Versailles. Il n’en reste pas moins qu’il quitta sa fonction de chef de bataillon pour se consacrer essentiellement à celle de directeur du Réveil du Peuple qui parut à partir du 18 avril 1871. Il n’y publiait pas d’articles, sinon le 22 mai un démenti signé des initiales OA : « La nouvelle de la mort de l’archevêque est heureusement douteuse ». Advenant relança aussi les activités du groupe des originaires de la Drôme, le gagnant au soutien de la Commune. Il fut le premier signataire, le 15 mai, d’un appel aux habitants de la Drôme qui, s’il regrettait la « guerre épouvantable de Français contre des Français », défendait la Commune de Paris dont la défaite signifierait « l’arrêt de mort de la République » et qui se concluait par « Vive la République universelle, démocratique et sociale. »
Advenant ne fut pas immédiatement inquiété après la Commune. Il se fit un temps employé à la Banque des crédits viagers. Arrêté au début de 1874, Advenant fut jugé par le 3e conseil de guerre le 23 janvier 1874. On y débattit longuement de ses responsabilités au 197e bataillon et de son rôle au Réveil du Peuple que l’accusé minimisa. Le doute lui profita et il fut acquitté.
En 1878, sous le pseudonyme d’O. Marius, il est administrateur du journal de Félix Pyat, La Commune affranchie, journal du Travail.
Resté toujours très proche de la famille Delescluze, Advenant accueillit chez lui, à Levallois-Perret, Henri Delescluze le frère de Charles et conduisit les obsèques de la sœur de Charles en novembre 1876. Il fut l’exécuteur testamentaire de la famille Delescluze et, à ce titre, agit en mai 1882 pour que le conseil municipal de Paris accorde une concession perpétuelle à la famille au Père-Lachaise. Il organisa les fouilles au cimetière Montmartre pour la recherche du corps de Charles Delescluze en novembre 1883. En décembre 1883, il lança le comité pour la création d’un monument en l’honneur de Delescluze. Toutefois, il quitta ce comité en mars 1884 en désaccord avec la majorité de ses membres qui voulaient édifier un monument sculpté par Dalou qui honorerait l’ensemble des fédérés de 1871. Comme exécuteur testamentaire, seul gérant de la concession, il fit dès lors exécuter un monument à Charles Delescluze qui ne mentionnait pas sa participation à la Commune de Paris, ce qui lui valut des critiques acerbes des anciens communards.
En 1889, Octave Advenant fut chargé d’un des services de l’exposition universelle : il s’occupa des délégations en province pour organiser la représentation des musiques et orphéons à l’exposition.
Il mourut au début de décembre 1890, peut-être dans l’Oise, mais il habitait alors au 69 rue Vallier à Levallois-Perret.
Advenant s’était mariée avec « la femme » Meunier et une séparation de corps fut prononcée le 16 mai 1881 et le divorce le 21 avril 1885.
Octave Advenant ne doit pas être confondu avec son frère cadet Louis, Romain, Victor, Albert Advenant (voir ce nom) lui aussi communard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article51031, notice ADVENANT Louis, Lucien, Romain, Gustave, dit Octave par Jean-Louis Robert, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 27 octobre 2022.

Par Jean-Louis Robert

SOURCES : État-civil de Chabeuil - Arch. Min. Guerre, 3e conseil (n° 1448). — Arch. PPo., B a/368. — Le Réveil du Peuple. — M. Vuillaume, Mes Cahiers rouges au temps de la Commune, Paris, Club français du Livre, 1953, p. 453. – Note de Jean-Pierre Bonnet - Louis Huz, 2e Bataillon des mobiles de la Drôme. Campagne 1870-1871. Siège de Paris. Rapport adressé à M. le ministre de la guerre, Grenoble, 1871 - Le Réveil du Peuple, 30 avril et 15 mai 1871. – La Commune affranchie, 1878 – L’Intransigeant, 11 février 1881. — La Loi, 3 mai 1885. — Le Rappel, 28 mai 1882. — Le Réveil, 21 janvier 1871 – Le Figaro, 25 janvier 1874. — Le radical, 4 mars 1884. — Le Petit Quotidien, 25 mai 1884. — L’Univers, 11 octobre 1870. — Journal des débats, 16 octobre 1868. — Le Droit, 11 décembre 1868.

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