JARLOT Albert, Joseph

Albert Jarlot fut l’un des trois délégués ardennais (les deux autres étant Boutet et Guillardelle) au congrès de Tours de décembre 1920. Il représentait la motion Longuet. Avant le congrès, il écrivit dans Le Socialiste ardennais des articles qui traduisaient ses hésitations.

Sur ce congrès, Jarlot a laissé un carnet tenu par lui. Il y explique pourquoi, lui qui fut mandaté pour soutenir le principe de l’adhésion à la IIIe Internationale, avec réserve, se décida à voter la motion Renoult, c’est-à-dire l’adhésion tout court. Jean Longuet*, dont il devait au départ défendre la thèse, lui apparut comme un partisan de la scission. Jarlot transcrit ensuite ses réflexions ; il conclut par une déclaration de morale politique, de « vertu sociale » selon son expression : le militant doit sacrifier son propre bonheur à l’intérêt des masses. Or, trop de militants du congrès lui ont semblé préoccupés surtout d’eux-mêmes. Ce carnet est un document singulier sur l’état d’esprit d’un petit militant délégué au congrès de Tours.

En janvier 1921, Jarlot, au cours d’un congrès tenu à Mohon, fut désigné comme secrétaire fédéral du Parti communiste (voir J. Béguin*). En 1929, on le retrouve membre de la CGT réformiste et très anti-unitaire.