Par Charles Sowerwine
Né le 11 février 1877 à Pont-de-Vaux (Ain), mort le 31 octobre 1936 à Oyonnax (Ain) ; artisan mécanicien ; syndicaliste et militant socialiste puis communiste de l’Ain.
Issu, dit-il, d’une famille ouvrière, Paul Jarnet fit un stage à l’école primaire supérieure de Lyon avant d’entrer à la compagnie PLM comme mécanicien, vers 1903. Il fut trésorier de la section d’Oullins du syndicat national des cheminots lorsqu’éclata la grève de 1910. À la suite de cette grève, il fut révoqué et se retrouva dans l’Ain, se fixant à Oyonnax, où il gagna sa vie comme « artisan mécanicien ». Militant syndical de premier plan, il fut élu secrétaire général permanent de l’Union départementale de l’Ain le 16 novembre 1913, lors de la création de celle-ci par suite de la division de l’ancienne UD Ain-Jura.
Après la guerre, Jarnet ne reprit pas ce poste. Il milita néanmoins, mais plutôt au Parti socialiste (SFIO). Il fut candidat à Oyonnax aux élections municipales du 30 novembre 1919 sur la liste socialiste de René Nicod*, mais il ne partagea pas le succès de la plupart de ses colistiers.
Dans un article publié dans L’Éclaireur de l’Ain du 19 septembre 1920, Jarnet prit position pour l’adhésion à la IIIe Internationale. Le 10 février 1921, lors de la première réunion du nouveau comité administratif fédéral (SFIC), Jarnet fut nommé secrétaire fédéral, par suite de la démission d’Alexis Falnot*. En janvier 1922, Jarnet se démit de sa fonction et fut remplacé par Falnot ; celui-ci démissionna une fois encore lors du congrès fédéral du 14 janvier 1923 et laissa de nouveau le poste à Jarnet. Jarnet resta secrétaire fédéral jusqu’en 1924, quand la diminution des effectifs du PC rendit le poste moins pénible et quand René Nicod*, toujours le « patron » de la Fédération, perdit son siège de député et revint à Oyonnax pour reprendre en main les affaires du Parti. Mais Jarnet continua de partager les responsabilités de la section communiste d’Oyonnax avec Falnot.
Paul Jarnet fut le candidat du PC dans la deuxième circonscription de Bourg aux élections législatives des 22 et 29 avril 1928. Même sans concurrence socialiste (il n’y eut pas de candidat SFIO), Jarnet ne put recueillir que 662 voix sur 13 056 votants au premier tour. Suivant la tactique « classe contre classe », Jarnet se maintint au deuxième tour et ne retrouva que 190 voix contre 7 437 au radical élu. Après ces élections, Jarnet cessa de jouer un rôle de premier plan. Il mourut en 1936 et ses obsèques civiles furent célébrées le 2 novembre.
Par Charles Sowerwine
SOURCES : Arch. Nat., F7/12970, rapport du 4 décembre 1923 et F7/13598. — La Bataille syndicaliste, 26 octobre, 28 novembre 1913. — L’Humanité, 27 novembre 1913 ; L’Éclaireur de l’Ain, 30 novembre, 7, 14 décembre 1919, 13, 20 février, 29 mai, 14 août 1921, 15 janvier 1922, 4 février, 2 septembre, 25 novembre 1923, 11 mars 1928, 8 novembre 1936. — Note de Jacques Girault.