Par Jean Maitron, Claude Pennetier
Né le 12 octobre 1895 à Decize (Nièvre), mort le 28 février 1978 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; ouvrier aux ateliers du PLM à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) ; syndicaliste unitaire et militant communiste, secrétaire général de l’Union des syndicats unitaires des cheminots du réseau PLM.
Secrétaire de la section communiste de Villeneuve-Saint-Georges en 1926 et du syndicat local des cheminots, Alphonse Jaux était considéré par la police comme un « militant des plus actifs, propagandiste acharné, orateur écouté, ambitieux à l’extrême ». En mai 1926, à l’issue du congrès d’Alès (Gard) de l’Union des syndicats unitaires des cheminots du réseau PLM, il entra au conseil d’administration de l’Union. En 1927, il remplaça Poirier comme secrétaire général de cette Union, fonction qu’il conserva jusqu’en 1930. Louis Winberg lui succéda. À cette occasion, Lucien Midol avait envoyé un message au congrès de l’Union où il précisait : « Jaux quitte la fonction syndicale qu’il occupait depuis trois ans en plein accord avec nous. » Dans un rapport du 7 décembre 1928, le commissaire spécial de Juvisy crut pouvoir annoncer au directeur de la sûreté générale que Alphonse Jaux démissionnait du Parti communiste et qu’il fallait donc s’attendre à une scission dans le syndicat unitaire local et à un renforcement du Parti socialiste SFIO. En fait, il avait confondu avec Edmond Marcel Jaux, né le 22 février 1898 à Decize (Nièvre), mort le 30 juin 1975 à Champvert (Nièvre), employé lui aussi aux ateliers du PLM et vraisemblablement frère d’Alphonse, qui rendit publiques ses critiques sur la politique du PC et de la CGTU dans le journal socialiste L’Égalité du 1er décembre 1928.
En 1931, Alphonse Jaux fut sans succès candidat communiste aux élections du conseil général. Il ne recueillit que 23,9 % des suffrages là où Georges Collon en avait obtenu 52,6 % en 1924. Son concurrent socialiste Henri Leduc rassembla 39,6 % des voix au premier tour et 73,7 % au second (Jaux ne s’était pas maintenu).
Lors du congrès de la Fédération unifiée des cheminots en 1938, Alphonse Jaux fut élu au bureau exécutif fédéral.
Sous l’Occupation, il devint membre du bureau exécutif du syndicat légal. Il intervint au congrès fédéral de la Fédération nationale qui eut lieu les 3 et 4 février 1944 à la Mutualité à Paris. À la Libération, il fut remplacé comme secrétaire général de l’Orphelinat national du chemin de fer (ONCF) par Prosper Pourchasse ; il avait occupé ce poste depuis 1932.
Par Jean Maitron, Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat., F7/13 663, F7/13 686 et F7/13 688. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, 4 M 59. — Arch. Vassart (transmis par Ph. Robrieux). — Compte rendu du congrès fédéral de 1938. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Catherine Bourricand, De l’implantation du Parti communiste à Villeneuve-Saint-Georges entre les deux guerres, Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1982. — Notice DBMOF. — Renseignements recueillis par R. Balland et Jean-Luc Pinol. — Notes de Georges Ribeill et de Pierre Vincent. — État civil de Decize.