AVISARD Victor, Jean-Baptiste (ou AVIZARD)

Né à Paris le 30 janvier 1822 ; tourneur en cuivre (il est dit « opticien » dans le rapport figurant aux Arch. Nat.), il habitait, 32, rue de Malte à Paris, XIe arr. ; membre de l’Internationale ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Après la Commune, Avisard est ainsi qualifié : « Membre de l’Internationale, il fait partie du bureau de Londres. » D’après Testut, sa carte portait le n° 6 (?) et il aurait adhéré le 8 octobre 1869. (Arch. PPo.).
Matelot dans la marine de l’État, Avisard aurait fait un voyage autour du monde sous les ordres de Rozamel (de) et Jaurès. En 1862, il fut candidat à la délégation des ouvriers de Paris pour l’exposition de Londres. En 1867, il figura effectivement parmi les ouvriers délégués à l’Exposition. En compagnie de 19 autres citoyens, membres comme lui de l’Internationale, il présenta un programme d’inspiration républicaine et socialiste lors des élections générales de mai 1869 (Testut, L’Internationale, pp. 21-23). Il faisait partie, en septembre 1870, de la Chambre syndicale des ouvriers tourneurs sur métaux, adhérente à l’Internationale (PPo.).
Durant le premier Siège de Paris, Avisard fut élu lieutenant au 65e bataillon de la Garde nationale. Il démissionna, volontairement dit-il, le 4 novembre 1870 et fit un service de simple garde. Par la suite, il fut délégué par son bataillon au sous-comité du XIe arrondissement qui relevait directement du Comité central — il prétendit en avoir démissionné le 24 mars 1871 — et fut chargé du service des vivres du 65e bataillon. Le 23 mai, il rentra chez lui et ne paraît plus en être sorti. Selon Lévy, ancien maire du XIe arr., Avisard fut un orateur des clubs, dangereux en raison de sa facilité de parole.
Le 11e conseil de guerre le condamna, le 28 février 1872, à la déportation simple. Il n’avait pas, semble-t-il, d’antécédents judiciaires. Veuf ; il était père d’un enfant.
Il fut débarqué à Nouméa le 4 mai 1873. En déportation, Avisard fut mal noté : caractère indiscipliné, mauvais esprit, mauvaise conduite, paresseux, propagandiste. Il passait pour être le chef de la Société dite des Purs.
Le 11 mars 1879, il bénéficia de la remise de sa peine. Sa signature, qu’il apposa sur le reçu du certificat de libération qui lui fut délivré le 23 mars 1880, comporte trois points : l’un est celui du « i », les deux autres sont placés au-dessous, dans l’axe de cette même lettre. (Voir Eugène Thirifocq) Il fut ramené par la Loire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article51593, notice AVISARD Victor, Jean-Baptiste (ou AVIZARD) , version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 26 septembre 2018.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/748, n° 4507, et H colonies 69. — Arch. PPo., B a/439, pièce 4824., et 5471-5477. — O. Testut, L’Internationale, 7e éd., Paris, Versailles, 1871, pp. 21-23.

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