BARRÈRE Camille

Petit-fils de Conventionnel (? Le nom de ce dernier ne s’écrivait-il pas Barère ?). Son père et sa mère avaient émigré après 1851. Camille Barrère fut élevé en Angleterre, mais rallia la France après les défaites de l’armée impériale et arriva à Guéret (Creuse) en octobre 1870 ; il y fut secrétaire particulier du préfet pendant le mandat de celui-ci, jusqu’au 15 mars 1871, puis vint à Paris et offrit ses services ; on le nomma lieutenant et on l’attacha au dépôt central d’artillerie de Saint-Thomas-d’Aquin jusqu’au 21 mai. Durant la Commune, il collabora à L’Affranchi (2-25 avril) de P. Grousset et à La Sociale (31 mars-17 mai).
Il regagna ensuite l’Angleterre et collabora au Qui Vive ! de Vermersch (3 octobre-11 décembre 1871). On le retrouve en 1874 à Londres, « professeur de collège, à allure de gentleman ». Outre ses leçons, il faisait du journalisme. Le 20e conseil de guerre, auquel il fut dépeint comme un jeune patriote instruit plutôt qu’un exalté, le condamna par contumace, le 18 février 1873, à la déportation dans une enceinte fortifiée ; le 8 novembre 1878, il était pourtant autorisé à séjourner quelques mois à Paris, et sa peine lui fut remise le 20 mars 1879.
Nommé secrétaire d’ambassade dès 1879, il fut, en février 1880, délégué par la France à la commission du Danube. Il devait faire ultérieurement une carrière brillante dans la diplomatie, notamment comme ambassadeur en Italie où il séjourna vingt-cinq ans, et fut présent durant la guerre de 1914-1918. Il demeura aussi journaliste, collaborant au Temps et à la République française.