JOBLEAU Pierre, Félix

Par Claude Pennetier

Né le 23 décembre 1882 à Saint-Amand-Montrond (Cher), mort le 14 avril 1957 à Saint-Amand-Montrond ; cheminot puis vigneron ; maire adjoint communiste et conseiller général de Saint-Amand.

Pierre Jobleau était fils d’un vigneron (Félix Jobleau) et d’une mère (Françoise Demay) sans profession. Journalier agricole puis cheminot, il fut très jeune un militant socialiste marqué par l’anticléricalisme. Sa fille raconte que contraint de se marier à l’église, il attendit la sortie pour entonner l’Internationale avec ses amis socialistes qui l’attendaient sur le parvis. Il était trésorier du comité électoral socialiste de Saint-Amand en 1910.

Cheminot révoqué après la grève de 1920, il créa à Azay-sur-Cher (Indre-et-Loire), avec un autre cheminot, une exploitation agricole « en communauté de biens et de bénéfices ». Il fut un des onze délégués de la Fédération d’Indre-et-Loire au congrès de Tours (décembre 1920). Membre de la commission exécutive de la Fédération communiste en 1921, il était secrétaire de la section d’Azay-sur-Cher en 1922.

De retour à Saint-Amand-Montrond dans les années qui suivirent, Jobleau devint petit propriétaire vigneron. Il fut secrétaire de la section puis du rayon communiste local. Délégué au congrès national de Saint-Denis, il intervint le 7 avril 1929 au nom de la commission paysanne. Le Parti communiste le présenta sans succès aux élections du conseil général en 1925 et 1931, ainsi qu’aux élections sénatoriales du 20 octobre 1929. Seul élu communiste au conseil municipal de Saint-Amand en mai 1929, il devint maire adjoint en mai 1935, dans la municipalité dirigée par le socialiste Robert Lazurick*, puis conseiller général en 1937. La mémoire militante locale affirme qu’il ne se battit pas pour être tête de liste et maire potentiel en 1935 : « il vaut mieux que ce soit Robert, un avocat c’est plus capable qu’un vigneron pour faire un maire ». Cette formule était mise en rapport avec l’évolution politique du député-maire devenu directeur de L’Aurore pour rappeler que le modeste vigneron était lui resté à gauche.

Pierre Jobleau fut arrêté en 1940, en raison de ses activités communistes. Il participa à la Libération de Saint-Amand et retrouva son siège au conseil général en 1945.

Il laissa le souvenir d’un "tribun" énergique et convaincu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5194, notice JOBLEAU Pierre, Félix par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 16 avril 2020.

Par Claude Pennetier

SOURCES : L’Émancipateur, 1920-1928. — L’Humanité, avril 1929. — RGASPI, 495 270 4472. — Le Congrès de Tours : édition critique, collectif, Paris, Éditions sociales, 1980. — Claude Pennetier, Le Socialisme dans le Cher, 1851-1921, Éd. Delayance/Éd. Maison des sciences de l’homme, 1982. — Marguerite Dubois, Le Marteau, la faucille et la violette, la Pensée universelle, 1975 (roman autobiographique écrit par la fille de Jobleau. Elle y décrit le combat que mena l’auteur, adolescente puis femme mystique contre son père « Félix » (Pierre Jobleau), homme sans Dieu). — État civil de Saint-Amand.

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