BARUTEAU Florence [née WANDEVAL Florence]

Florence Baruteau était sans enfant. Ambulancière au 107e bataillon fédéré dont le commandant était Brunel, elle se trouvait, le 22 mai, aux barricades des rues Royale et Saint-Honoré, VIIIe arr. ; le 23 mai, un incendie était allumé, 15, rue Royale, à l’aide de pétrole, et on accusa Florence Baruteau d’y avoir pris part, ce qu’elle nia. Le 24, elle dit avoir accompagné un blessé à son domicile, quai de Jemmapes, Xe arr., puis être allée chercher le docteur Leblond, médecin d’une ambulance fédérée, demeurant boulevard de Magenta, pour le soigner. Florence Baruteau rentra ensuite chez elle et, l’après-midi, alla se mettre à la disposition du docteur Leblond et fut blessée d’une balle au sein droit, en face du marché du Château-d’Eau. Transportée dans un hôtel de la rue Rampon, XIe arr., où se trouvait son amant, un nommé Bled, sergent au 107e bataillon, elle rentra à son domicile le 27 mai.
Plusieurs témoins l’avaient vue armée d’un fusil et d’un sabre ; elle avait la réputation d’une femme aux opinions politiques très exaltées. Le 4e conseil de guerre la condamna, le 16 avril 1872, aux travaux forcés à perpétuité, peine ramenée à quinze ans le 15 novembre 1879. Le médecin de la maison centrale d’Auberive (Haute-Marne) écrivait, le 1er octobre 1879 : « Sa conduite ne laisse rien à désirer : ouvrière laborieuse et intelligente. Elle ressent un vif chagrin d’être abandonnée des siens ; elle ne correspond plus avec personne. Sa situation est digne de commisération. » Voir Jules, César Bled et Zingé.