JORE Fernand, Florentin

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

Né le 19 juillet 1897 à Louviers (Eure), mort le 17 juillet 1946 à Berlin (Allemagne) ; cheminot puis courtier ; secrétaire de la Fédération communiste de l’Eure.

Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, cheminot révoqué à la suite des grèves de 1920, Fernand Jore était courtier d’assurances en 1924. Il fut réintégré, un temps, aux chemins de fer de l’État, vers 1925.
Le département de l’Eure était un des moins touchés par le mouvement socialiste : aucune mairie, aucun conseiller général, aucun élu. La Fédération ne comptait que 200 membres en 1919 mais, l’année suivante, un flux d’adhésions (550 cartes) bénéficia au courant favorable à la IIIe Internationale. La motion dite Cachin*-Frossard* emporta 78 % des mandats alors qu’elle ne disposait pas de défenseurs influents dans le département. Fernand Jore fit partie de ces militants qui prirent des responsabilités au lendemain du congrès de Tours (décembre 1920), et surtout après l’exclusion du Parti communiste de Louis Le Troquer* en novembre 1921. Représentant de l’Eure à la conférence des secrétaires fédéraux le 22 janvier 1922, il vota contre le Front unique. Il fut élu délégué à la propagande pour le secteur de Theil-Nolent, lors du congrès de la Fédération communiste de l’Eure du 29 juillet 1923. L’année suivante, il était secrétaire du rayon communiste de Louviers groupant les cellules de Louviers, Les Andelys, Romilly-sur-Andelles, Alizay et Charleval. Le Parti communiste le présenta à plusieurs élections. Aux législatives du 11 mai 1924, Jore, « comptable », recueillit 5 347 voix sur 84 103 inscrits (6,4 %) et 71 386 votants. Les autres membres de la liste du Bloc ouvrier et paysan étaient : A. Asselin, Desprez (ou Desprex) et Heurtematte. Il fut également candidat aux élections cantonales à Louviers, le 19 juillet 1925. Jore était secrétaire administratif de la section de l’ARAC de Louviers.
Les rapports de police le décrivaient comme un militant influent, servi dans son action propagandiste par un physique agréable, des idées nettes, bien exprimées sur un ton persuasif. Définitivement révoqué du réseau État en décembre 1926, il quitta l’Eure et s’installa à Saint-Séverin puis à Palluaud (Charente), avant de se fixer en Seine-et-Oise, d’abord à Bièvre en 1932 puis à Rueil-Malmaison en 1933 où il ouvrit un garage. Mais, en 1938, sa femme, institutrice, obtint un poste en Gironde où Jore souhaitait pouvoir s’installer pour raison de santé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5207, notice JORE Fernand, Florentin par Jean Maitron et Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 janvier 2012.

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Seine-et-Oise, 4 M 30 et 31. — Le Communiste du Nord-Ouest, 1923-1925. — L’Humanité, janvier 1922. — G. Lachapelle, Les élections législatives, op. cit. — État civil de Louviers.

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