JORISSE Victor, André

Par Jean-Pierre Bonnet

Né le 27 août 1903 à Ernemont-Boutavent (Oise), mort le 26 décembre 1996 à Eaubonne (Val-d’Oise) ; chef de gare puis inspecteur divisionnaire ; secrétaire général de l’Union des Réseaux secondaires CGT (1945-1970).

Fils de domestiques, Victor Jorisse fit toute sa carrière comme chef de gare de réseau secondaire et exerça longtemps à Dallon, près de Saint-Quentin (Aisne). Il termina avec le grade d’inspecteur divisionnaire à la Régie des transports de l’Aisne.

Syndiqué à la CGT depuis la fin des années 1920, dépositaire d’une solide connaissance de la corporation, Victor Jorisse devint en 1945 secrétaire général de l’Union des Réseaux secondaires. Ayant toujours milité pour un syndicalisme unitaire, il s’opposa à la scission de 1947, maintenant à la CGT l’ensemble des syndiqués des Réseaux secondaires.

Victor Jorisse marqua durablement de son empreinte l’organisation dont il fut le secrétaire général durant vingt-cinq ans et qu’il représenta de façon continue au bureau fédéral jusqu’en 1970. Plusieurs centaines d’articles ou de comptes rendus parus dans la Tribune des cheminots au cours d’un quart de siècle lui permirent de préciser ses conceptions et sa démarche. À l’abri des tensions politiques qui affectaient parfois à l’époque d’autres secteurs de la CGT, il pratiquait un syndicalisme « corporatiste », au plus près des intérêts de ses mandants. Il restait cependant dans l’optique de la Fédération CGT par son acharnement à défendre sans concession les cheminots dans « un esprit de classe ».

En 1970, Victor Jorisse passa le relais à Louis Anselme et devint président de l’Union des Réseaux secondaires qu’il représenta au conseil national jusqu’à la fin des années 1970.

Victor Jorisse s’était beaucoup investi à la Caisse autonome mutuelle des retraites des agents des chemins de fer secondaires. Il y siégea durant vingt ans, y joua un rôle majeur face aux représentants patronaux et en fut le vice-président jusqu’en 1965. C’est à ce titre - et sur la demande du président de la caisse - qu’il fut décoré en 1966 chevalier de l’Ordre national du Mérite. Lors de la remise de décoration, Victor Jorisse rappela avec fierté ses quarante années de syndicalisme et sa position résolue vis-à-vis des administrateurs patronaux « avec qui j’ai eu certes l’occasion d’exprimer des points de vue différents, mais dans des rapports de courtoisie ».

Victor Jorisse milita jusqu’à la fin de sa vie. En 1988, à quatre-vingt-cinq ans, il chargea le président de la Caisse autonome mutuelle de transmettre au ministère de tutelle un paquet de pétitions protestant contre la mise en cause des intérêts des retraités des « secondaires ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5210, notice JORISSE Victor, André par Jean-Pierre Bonnet, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 17 décembre 2021.

Par Jean-Pierre Bonnet

SOURCES : Arch. PPo, SNCF S26. — Arch. Fédération CGT des cheminots. — La Tribune des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Notes de Marie-Louise Goergen et de Georges Ribeill. — État civil.

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