BEAUMONT (De) Henri, Gustave dit DE BEAUMONT Henri

Henri de Beaumont était veuf et père de deux enfants. Enfant naturel, il aurait été reconnu par son père en 1851, mais la famille dont il portait le nom protesta contre ses prétentions. Il disait aussi être né à Lille, être comte, mais « n’a pu produire aucun titre justificatif à ce double point de vue ». Il dit aussi avoir navigué vingt et un ans comme officier de marine, avoir deux enfants en Irlande.
Le 21 mars 1871, Henri de Beaumont était à Jersey et le consulat de France lui délivra un passeport pour Paris, pour affaires. Il ne put sortir de Paris et fut contraint, dit-il, de s’engager au 13e bataillon fédéré ; simple garde, mais chargé de recherches de chimie pour des engins asphyxiants, par exemple. Il avait lui-même organisé une souscription « pour la construction d’un projectile destructeur devant contribuer au triomphe de la Commune ».
Franc-maçon de la Loge La Tolérance, De Beaumont participa, aux côtés de certains compagnons parisiens — Voir Cabanié, dit Carcassonne-l’Ami-des-Arts, à la manifestation du 29 avril 1871 en faveur de la Commune de Paris, et contresigna l’appel du 5 mai. Voir E. Thirifocq
Arrêté le 28 mai à la porte de Bagnolet par les Prussiens, il fut condamné par le 13e conseil de guerre à la déportation dans une enceinte fortifiée et à la dégradation civique. Voir Beaumont.
De Beaumont avait écrit au Grand Orient de France pour avoir son appui en se recommandant de la loge de Rochefort (Charente-Inférieure). Mais un F... de Rochefort répondit, le 29 juillet 1871, au F... Thévenot, chef du secrétariat du Grand Orient qui lui avait demandé des renseignements sur De Beaumont : « Ce comte de Beaumont a une correspondance qui ne m’inspire pas beaucoup de confiance. »
La peine du condamné fut commuée, le 20 janvier 1873, en déportation simple et remise le 8 mai 1879.