BERNARD Pierre, Marie

Par Notice revue et complétée par M. Cordillot.

Né le 26 juillet 1837 à Port-Louis (Morbihan) ; ouvrier peintre en bâtiment ; membre du conseil général de l’AIT à Londres ; communard, réfugié en Belgique.

Pierre Bernard était français (et non belge, comme cela a souvent été écrit). Il résidait durant les années 1860 à Bruxelles, où il fut l’un des délégués de l’association des peintres au conseil fédéral de l’Internationale. Il quitta la Belgique durant l’été 1868 pour aller s’installer à Londres. En juin 1869, il habitait 4, Charles street, Northampton square.

Dès son arrivée dans la capitale anglaise, il se rendit auprès du Conseil général de l’AIT pour présenter le mandat qui lui avait été délivré par l’association des peintres de Bruxelles. En septembre 1868, il fut coopté comme membre du Conseil général de l’Internationale, et se vit confier la tâche de secrétaire-correspondant pour la Belgique. Il exerça cette responsabilité avec assiduité jusqu’au 20 juillet 1869, date à laquelle il cessa d’assister aux réunions. Il semble qu’il y ait eu ensuite de sa part une indélicatesse financière à propos d’une collecte destinée aux familles des victimes de la fusillade de Seraing. En novembre, il fut remplacé.

Il rentra probablement en France après la proclamation de la République, et il servit la Commune de Paris en tant que secrétaire d’un commissaire de police. Il fut condamné par contumace, le 17 octobre 1872, par le 20e conseil de guerre à la déportation dans une enceinte fortifiée.le 17 octobre 1872, par le 20e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Ayant réussi à échapper à la répression au lendemain de la défaite, il se réfugia en Belgique, où sa présence est attestée à Saint-Gilles à la date du 11 mars 1872.

Bernard partit ensuite pour Montevideo (Uruguay), avec sa femme Marie et son frère Georges, où il travailla comme peintre et poseur de papiers. Il y fut correspondant du Bulletin de la Fédération Jurassienne. Il participa au journal El Internacional en 1878 à Montevideo. Avec Georges et Marie, les trois Français ont été des clés de la réorganisation de l’AIT locale en 1882 ; ils ont dirigé le journal La Lucha Obrera de 1884, et les sections Montevideo et Las Piedras (ville de province) de l’AIT. Marie notamment y figure comme secrétaire de la section féminine de l’AIT à Montevideo.

Pierre Bernard mourut en janvier 1891 à Montevideo où il fut enterré civilement (La Révolte, 22 février 1891). La police interdit les discours funèbres.

Bien qu’ayant joué un rôle important, cet homme sut constamment rester dans l’ombre, ce qui explique que l’on ignore encore tout ou presque de son itinéraire personnel.

Voir aussi sa notice dans le dictionnaire Belgique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article52556, notice BERNARD Pierre, Marie par Notice revue et complétée par M. Cordillot., version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 15 mai 2021.

Par Notice revue et complétée par M. Cordillot.

SOURCE : Arch. PPo., listes de contumaces. — The General Council of the First International, 1866-68 et 1868-187, Moscou, Éditions du Progrès, 1964, 1966. — Daisy E. Devreese, Documents relatifs aux militants belges de l’Association Internationale des Travailleurs, Louvain, Nauwelaerts, 1986. — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971. — Notes de Marianne Enckell et Pascual Muñoz.

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