Par Gabriel Désert et Jean-Luc Pinol
Né le 18 mai 1882 à Nort-sur-Erdre (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort le 22 août 1964 à Saint-André-sur-Orne (Calvados) ; militant syndicaliste et socialiste, puis communiste.
Fils de cultivateurs, Alexandre Julienne aurait milité depuis 1910 au sein du Parti socialiste. Il était sous-chef de gare à Achères (Seine-et-Oise) lorsqu’il fut révoqué pour sa participation aux grèves de février et mai 1920. La Fédération socialiste de Seine-et-Oise le délégua au congrès de Tours (décembre 1920) avec des mandats en faveur de la motion Cachin*-Frossard*. Il fut candidat communiste au conseil général dans le canton de Poissy en 1922. Mais son rôle ne se limitait pas à la Seine-et-Oise : le Comité directeur, réuni le 22 janvier 1923, entendit un rapport de Julienne, délégué permanent dans le Nord (I.M.Th., microfilm n° 44).
Julienne assura le secrétariat de l’Union départementale CGT en 1921-1922 et rejoignit la CGTU où il siégea à la Commission exécutive nationale en 1922-1923.
Réintégré dans les chemins de fer à Caen (Calvados) le 1er février 1926, il fut un actif militant de la Fédération unitaire des cheminots. Lors du congrès de l’Union État, à Caen, en 1926, il fut désigné pour siéger au conseil fédéral et se trouva proche de la minorité hostile au Parti communiste. Il fut délégué au congrès fédéral en juillet 1927 et s’y déclara partisan de l’autonomie des réseaux défendue par les militants du réseau État : Albert Balluais, Ernest Prest et Antoine Rambaud. Lors du congrès fédéral de novembre 1930, l’Humanité publia une motion de protestation mettant en cause Julienne : il aurait accusé Gaston Monmousseau et Pierre Semard d’être « des flics ». Est-ce à la suite de ces vives discussions qu’il rejoignit le Parti socialiste SFIO ?
Candidat socialiste dans la première circonscription de Caen lors des élections législatives de mai 1931, il n’obtint que 1,5 % des suffrages exprimés. Devenu caissier à la Gare de Caen à l’occasion des élections cantonales de 1934, il se présenta dans le canton de Caen-Est. N’ayant recueilli que 15,1 % des voix au premier tour, il se désista en faveur du candidat radical-socialiste.
En 1945, Alexandre Julienne rallié au Parti socialiste SFIO, défendait un politique l"alliance avec le Parti communiste qui selon les RG rencontrait l’approbation d’un tiers des militants.
Par Gabriel Désert et Jean-Luc Pinol
SOURCES : Arch. Nat. F7/13663, rapports des 8 et 11 juillet 1927 ; F7/13677, rapport du 18 mai 1926. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, 2 M 164 et 4 M. — Arch. Dép. Calvados, M 2368 et M 11216. — I.M.Th., microfilm n° 44. — G. Lemarchand, Le Front populaire à Caen, 1934-1936, DES, Caen, 1961. — Le Congrès de Tours, op. cit. - Jérome Letournel, thèse, op. cit, p. 533.