KILLIAN Philippe [KILLIAN Louis, Philippe]

Par Pierre Schill

Né le 15 janvier 1889 à Sarreguemines (Lorraine annexée), mort le 26 janvier 1939 à Sarreguemines (Moselle) ; employé au dépôt de Sarreguemines de la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; trésorier du syndicat CGT des cheminots de Sarreguemines puis militant du syndicat unitaire des cheminots ; secrétaire de la section communiste des chemins de fer à Sarreguemines ; vice-président de l’Arbeiter Radfahrerverein (l’Association des cyclistes ouvriers) de Sarreguemines.

Avant de travailler aux chemins de fer d’Alsace-Lorraine, Philippe Killian, fils d’un ouvrier d’usine, était ouvrier à la faïencerie de Sarreguemines. Il participa aux grèves des cheminots de mars et d’avril 1920 à Sarreguemines. En octobre 1920 il se rendit à Colmar (Bas-Rhin) à un congrès socialiste. En janvier 1921, alors qu’il était ouvrier auxiliaire au dépôt de Sarreguemines, il y fut élu trésorier du syndicat CGT des cheminots. C’est le moment où les partisans de l’adhésion à la IIIe Internationale prirent le contrôle du syndicat.
Du 8 au 10 avril 1921 se tint à Sarreguemines le congrès des cheminots CGT du réseau Alsace-Lorraine rassemblant des syndiqués des trois départements recouvrés de Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Une centaine de délégués représentant près de quinze mille adhérents devaient se prononcer sur l’adhésion à la IIIe Internationale. Philippe Killian représentait les cheminots de Sarreguemines et faisait une active propagande en faveur de l’adhésion. Le congrès se prononça en faveur de l’Internationale communiste par 9 897 voix contre 4 453 voix. En novembre 1922, il était vice-président de l’Arbeiter Radfahrerverein de Sarreguemines. Les services de police de Sarreguemines le considéraient alors comme un militant « communiste modéré ».
Il fut candidat aux élections municipales complémentaires du 4 février 1923 à Sarreguemines sur la liste communiste. Il obtint au premier tour 536 voix sur 1 892 suffrages exprimés. Au second tour il rassembla 712 voix sur 1 855 suffrages exprimés et ne fut pas élu.
En juin 1930, il remplaça Philippe Christ à la tête de la section communiste de Sarreguemines qui rassemblait les cheminots. Il figurait toujours parmi les dirigeants du syndicat unitaire des cheminots de Sarreguemines en avril 1934.
Il fut candidat aux élections municipales de Sarreguemines en mai 1935 sur la liste de gauche « antifasciste » rassemblant socialistes et communistes, opposée à celle du député-maire sortant Henri Nominé. À la surprise générale, la liste du maire sortant fut mise en ballottage. Philippe Killian, quant à lui, obtint au premier tour 794 voix sur 2 969 suffrages exprimés. Au second tour il obtint 797 voix pour 3 077 suffrages exprimés et ne fut pas élu.
Il mourut en janvier 1939 lors d’un accident du travail survenu en gare de Sarreguemines. Il fut écrasé entre deux wagons. Philippe Killian était le frère de Ferdinand Killian. Marié le 2 décembre 1922 avec Louise Killian, il avait un fils.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5305, notice KILLIAN Philippe [KILLIAN Louis, Philippe] par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 2 avril 2012.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 301 M 77, 83 et 86 ; 303 M 150 ; 26 Z 15, 33. — Arch. Com. Sarreguemines, 11 K 2. — Sarregueminer Neueste Nachrichten, 7 et 14 mai 1935. — Renseignements fournis par Fernand Killian. — État civil et fichier domiciliaire de Sarreguemines : renseignements fournis par Didier Hemmert.

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