KOCH Adolphe

Par Pierre Schill

Né le 29 juillet 1893 à Sarreinsming (Lorraine annexée), mort le 24 janvier 1945 au camp de concentration de Flossenburg (Allemagne) ; visiteur de train à la gare de Sarreguemines (Moselle) de la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; militant du syndicat CGT des cheminots puis du syndicat unitaire ; militant communiste ; résistant.

Issu d’une famille de quatre enfants, dont le père, né à Sarreinsming (Lorraine annexée), était ouvrier puis contremaître dans une usine textile de Sarre (Allemagne), Adolphe Koch suivit un apprentissage d’ajusteur-outilleur dans les établissements Dingler de Zweibrücken en Sarre (Allemagne) et partit faire son compagnonnage à Oberndorf-sur-Neckar (Allemagne) pour se spécialiser dans la réalisation de micromètre dans l’usine Mauser, dont le grand-père maternel était actionnaire. C’est là qu’il connut sa future épouse et que naquirent ses trois premiers enfants. Il y travailla pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale.
Adolphe Koch ne put rentrer en Moselle redevenue française qu’en 1920 pour revenir s’installer dans son village natal et être embauché à la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine. Il travailla comme visiteur de train et commença presque aussitôt à militer au syndicat CGT puis au syndicat unitaire des cheminots. « Ardent » syndicaliste, il participa à tous les mouvements de grève de l’entre-deux-guerres.
Adolphe Koch milita aussi au Parti communiste et se présenta aux élections municipales des 5 et 12 mai 1929 à Sarreinsming. Il obtint 38 voix sur 208 suffrages exprimés. Il ne maintint pas sa candidature au second tour.
En septembre 1939, Adolphe Koch fut affecté aux services de la SNCF à Châlons-sur-Marne (aujourd’hui Châlons-en-Champagne, Marne) alors que sa famille fut évacuée en Charente. Les conditions d’accueil des réfugiés alsaciens-lorrains étaient précaires et Adolphe Koch alla chercher sa famille pour s’installer en région parisienne car il réussit à trouver un poste de visiteur de train en gare de Sucy-en-Brie (Val-de-Marne).
La famille revint s’installer en août 1940 à Sarreinsming alors que la Moselle était une nouvelle fois annexée à l’Allemagne. Il travailla donc pour la Reichsbahn comme visiteur de train en gare de Sarreguemines. Il fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle, alors annexée à l’Allemagne. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied, au cours de l’été 1941, par l’instituteur messin Jean Burger, aidé de Charles Hoeffel et de Georges Wodli. Son activité clandestine lui valut d’être arrêté par la Gestapo le 7 septembre 1944 à son domicile et d’être emprisonné deux jours à la prison de Sarreguemines avant d’être transféré au Sonderlager de Neue Bremm près de Sarrebruck (Allemagne) pendant trois semaines, puis d’être déporté au camp de Flossenburg, où il mourut le 24 janvier 1945. Adolphe Koch avait notamment participé aux collectes de fonds destinés aux résistants entrés dans la clandestinité. Il cachait aussi des prisonniers français évadés dans des wagons qui partaient pour la France. Il obtint à titre posthume le titre de déporté politique.
Marié le 19 mars 1920 à Rose Moosmann, il était père de sept enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5328, notice KOCH Adolphe par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 21 avril 2012.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 303 M 151. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p. — Renseignements fournis par Joseph Koch, son fils. — État civil de Sarreinsming.

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