Née le 25 juillet 1827 à Paris ; y demeurant, 72, rue du Château-d’Eau (Xe arrondissement) ; concierge ; communarde.
Louise Noël était mariée avec Ambroise Bonnefoy, sans enfant. Le n° 72 de la rue du Château-d’Eau faisait partie des magasins du Tapis Rouge qui furent incendiés pendant la Semaine sanglante. Arrêtée une première fois puis relâchée, Louise Bonnefoy aurait proféré des menaces contre les propriétaires du Tapis-Rouge. Dénoncée par ses voisins qui la considéraient comme « dangereuse », elle fut arrêtée à nouveau le 10 juin 1871. Elle avait été vue travaillant à la barricade du Château-d’Eau et aurait dit avant l’incendie : « Il faut brûler ce nid de réactionnaires » et après : « Aimez-vous encore les rois ? ».
Le 4e conseil de guerre la condamna, le 2 octobre 1871, à la déportation dans une enceinte fortifiée et à la dégradation civique. Elle fut détenue à la Maison centrale d’Auberive puis à la Maison de correction de Rouen ; sa peine fut commuée, le 15 janvier 1879, en quinze ans de détention ; à Rouen, on disait « sa conduite convenable, sa santé faible » ; elle était « soumise », mais « a conservé les idées les plus exaltées » et ne présenta pas de recours en grâce. Sa peine fut entièrement remise le 15 novembre 1879 et elle fut libérée le 9 décembre suivant.
Voir Jeanne Roubert.
SOURCES : Arch. Min. Guerre, GR 8 J 106 (40). — Arch. Nat., BB 24/748. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — Base de données de Jean-Claude Farcy. — L’Union, 2 et 4 octobre 1871. — Gazette des Tribunaux, 4 octobre 1871. — De la Brugère, Histoire de la Commune en 1871, A. Fayard, 1871, p. 272 à 274 (témoignage du propriétaire du Tapis Rouge). — Notes de Pierre-Henri Zaidman.