BONTEMPS Vincent

Les frères Bontemps furent souvent impliqués dans les affaires politiques et sociales du Creusot, la cité voisine, fief de Schneider. Ils figuraient notamment dans les manifestations qui se déroulèrent dans cette ville en faveur de Rochefort, le 8 août 1870.
Vincent Bontemps fut nommé maire provisoire de la ville de Montcenis (Saône-et-Loire) après le 4 septembre 1870. A cette époque, il écrivait au préfet : « Organisez, organisez, au nom du salut du pays, nous ne serons forts que lorsque nous seront unis dans un but commun : sauver la France ; pour cela il faut supprimer sans retard ces vieilles machines qui ont fait luire aux yeux des habitants des campagnes le spectre rouge, impuissantes aujourd’hui à ramener la confiance dans l’avènement de la République.
Tous ces anciens maires éteignent le patriotisme, bientôt confiants dans l’urbanité du pouvoir, ils donneront la main à la réaction et au cléricalisme et nos populations rurales ne pourront se sortir de leurs étreintes cruelles, à l’œuvre. »

Bontemps participa au mouvement démocratique dans la région jusqu’à la chute de la Commune de Paris, et fut très lié avec les Internationaux du Creusot. Après l’arrestation de quelques communards du Creusot, il écrivait au sous-préfet d’Autun, le 30 mars 1871 : « On a cru sauver l’usine qui n’a jamais été menacée et rétablir l’autocratie Schneider beaucoup plus menacée par exemple, enfin tuer à jamais le parti républicain, l’on s’est trompé, on a ravivé un tison éteint ; la conciliation seule devait sauver la situation, elle est entre les mains des juges de l’empire. »