BOURRET François

Né le 12 octobre 1839 à Bourges ; tonnelier, puis tisseur ; membre influent, au début de 1867, du groupe lyonnais de l’AIT, dit groupe de la rue Pierre-Scize (voir Pascot) ; participant à la Commune de Lyon.

Lors de la guerre de 1870-1871, François Bourret fut mobilisé à la 3e légion de marche du Rhône affectée à l’armée de l’Est. Après l’internement de cette dernière en Suisse, il revint à Lyon vers le mois de mars 1871. Au moment où s’installa la Commune, il prit vigoureusement le parti de Paris. Il participa alors aux réunions de la salle Guillerme où se préparait l’insurrection communaliste de Lyon et où il eut des contacts avec les envoyés de la Commune de Paris, surtout avec Albert Leblanc.
Le 30 avril 1871, profitant de son grade de capitaine de la 4e compagnie du 20e bataillon de la Garde nationale, il entraîna ses hommes et des éléments des 7e et 8e compagnies, et occupa la mairie de la Guillotière pour empêcher les élections qui devaient avoir lieu ce jour-là. Au balcon de l’édifice, il proclama la Commune, acclamé par la foule qui s’était rassemblée. On le nomma président de la Commission de neuf membres constituée pour prendre en main le pouvoir, et commandant de la Garde nationale — Voir G. Blanc.
Il fit battre le rappel et s’efforça de prendre contact avec d’autres éléments de la Garde nationale, mais à son retour la mairie de la Guillotière était cernée. Il s’enfuit alors en Suisse où il arriva le 4 ou 5 mai, après avoir traversé la Savoie à pied. Trois mois et demi après, il revint clandestinement à Lyon où il logea dans quatre maisons différentes sous le nom de sa mère, Mémeron.
Il fut condamné par contumace à la déportation dans une enceinte fortifiée (conseil de guerre du 13 décembre 1871).
Le 22 octobre 1877, il fut arrêté à la suite d’une dénonciation et, le 11 décembre de la même année, un nouveau conseil de guerre le condamna à cinq ans de prison, ce qui représentait le minimum vu les charges retenues contre lui : les circonstances atténuantes lui avaient été accordées. Le 8 avril 1879, sa peine fut commuée en bannissement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article53778, notice BOURRET François , version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 6 août 2021.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/860 B. — Arch. Dép. Rhône, série R, conseil de guerre de 1871, liasse A à C. — Arch. Mun. Lyon, I 2/55, pièce 28. — Dr Crestin, Souvenirs d’un Lyonnais, Lyon 1897, p. 283.

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