BOUSSARD François, Armand

Marié, père d’un enfant, il avait subi deux condamnations : l’une, en 1849, à 5 F d’amende, pour injures à un agent de police, l’autre, en 1864, à 24 heures de prison, pour affichage d’écrits sans autorisation.
En 1858, François Boussard était garde champêtre à Bobigny (Seine) ; vers 1862 et pendant quatre ans, il fut expéditionnaire au greffe du tribunal civil de Clamecy (Nièvre), puis, de 1866 à 1870, il travailla dans différentes études d’huissier à Paris.
Sous la Commune, il fut en relations avec Miot et Gambon ; on le désigna comme commissaire civil pour la Nièvre — une trentaine de délégués ou militaires étaient prévus pour ce département. Tous reçurent un costume complet ; François Boussard avait touché ses frais de voyage pour Clamecy et dix jours de solde à 9 F., en tout 125 F ; il devait retrouver deux délégués à Clamecy : Courot et Lagrange ; les femmes des délégués « étaient chargées de porter les fonds destinés à soulever les départements et de transmettre la correspondance du gouvernement insurrectionnel. » Le 15 mai 1871, il quitta Paris avec un passeport signé Émile (?) Rigault et Paschal Grousset. Le 16, il arriva à Clamecy où habitaient ses parents, gens « honorables ». Gambon lui aurait dit avant son départ : « Vous recevrez des ordres directs de Clément Courot, capitaine, qui les tiendra de Nevers ; il y aura des affiches à placarder ; elles sont déjà parties, et vous n’aurez pas beaucoup de peine à réussir, puisque tout est prêt pour le succès de l’entreprise ». Il fut arrêté peu après son arrivée. Voir J.-A. Bernard.
Le 7e conseil de guerre le condamna, le 24 novembre 1871, à la déportation simple. Il arriva à Nouméa le 4 mai 1873. Sa peine fut commuée, le 18 novembre 1875, en sept ans de détention. Il arriva à Belle-Île-en-Mer (Morbihan), le 5 septembre 1876, par la Néréide ; remise de six mois lui fut faite le 7 mai 1877, puis du reste le 14 février 1878.