Maçon ; coopérateur.
Louis Bouyer était avec Antoine Cohadon compagnon de remplissage sur le chantier où travaillait Martin Nadaud. Il était membre comme Cohadon de l’Association des Maçons que Nadaud anima à Paris. Bouyer et Cohadon furent également gérants de l’Association des Maçons qui devint une importante coopérative de production ayant son siège, d’abord, 155, rue Saint-Victor, puis, 12, rue Monge (Ve arr.). L’Association des Maçons soumissionna pour la construction de la gare d’Austerlitz, bâtit des hôtels pour les ministres de Napoléon III, de beaux immeubles dans plusieurs quartiers de Paris, entre autres dans le quartier de l’Europe. La réussite de l’Association fut telle que les gérants, pour ne pas la compromettre, ne voulurent pas embaucher Martin Nadaud, à son retour d’exil en 1860. « Votre présence, dirent-ils, ferait croire à notre clientèle que nous voulons revenir à 1848, ce qui n’est pas notre intention. »
À la fin de l’Empire, l’Association des Maçons fut liquidée par Bouyer et deux de ses amis qui entreprirent alors de travailler à leur compte et qui s’enrichirent.
Existerait-il un rapport avec les autres maçons du même nom ? Voir Bouyer et les deux Léonard Bouyer.
D’après Antoine Perrier, il ne semble pas qu’il ait pu être le secrétaire de la Chambre syndicale des ouvriers maçons en septembre 1870, au moment où il liquidait l’Association. Par contre il est probable qu’il soit le signataire du Manifeste des Soixante, signé également par Cohadon.
SOURCES : Les Associations ouvrières de production. Compte rendu du congrès national et international de Paris, juillet 1900. Paris, 1900. — Ibid. Compte rendu du 2e congrès annuel, Lyon, 1901. — L’Association ouvrière, 15 octobre 1910 (notice nécrologique sur Cohadon). — Jean Gaumont, Histoire de la coopération en France, Paris, 1923, in-8°, 2 vol. — Lettre d’Antoine Perrier à Jean Maitron (Dossier Jean Maitron).