BRIN Quentin, Alfred, Léon

Né le 25 novembre 1840 à Homblières (Aisne) ; domicilié rue des Acacias (Paris, XVIIe arr.), puis rue Bouchardon (Xe arr.) ; ingénieur-constructeur ; communard.

Fils d’un grand industriel, Quentin Brin était ingénieur-constructeur, il exploitait avec un frère jumeau, Émile, Auguste Arthur Brin, une entreprise d’appareils à gaz à Montmartre. Le 22 décembre 1866, il fut condamné avec son frère à six mois de prison pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs pour avoir vendu des « papiers dits magiques représentant des objets obscènes ».

Domicilié rue des Acacias dans le XVIIe arr., il servit comme artilleur pendant le Siège de Paris et fut à l’initiative d’un comité de gardes nationaux à Montmartre qui tenait ses réunions à la salle Robert et qui prit les premières mesures de protection des canons, notamment en les transportant sur la Butte et en faisant exécuter des « travaux formidables » sous sa direction, mais devant certaines résistances, il démissionna du comité qui cessa ensuite toute activité.

Après le 18 mars 1871, il aurait protesté contre l’arrestation du général Chanzy le 18 mars et aurait participé aux négociations pour le faire libérer.

Rallié à la Commune de Paris, Brin qui déménagea rue Bouchardon (Xe arr.) fut d’abord nommé chef d’armement général auprès de la Délégation à la Guerre, puis le 14 avril à la Commission du génie du Comité central de la Garde nationale, puis, avec son frère, directeur de la pyrotechnie au dépôt de Saint Thomas d’Aquin avec le grade de colonel. Il proposa au Comité central l’installation d’un câble sous-marin pour communiquer avec Le Havre. Lors de la séance de Commune qui se tint le 6 mai, il fut menacé d’arrestation pour avoir refusé d’accepter le contrôle d’Avrial. Il fut néanmoins nommé le 18 mai à la Commission du génie de la Commune.

Selon des témoignages incertains, il aurait été un des acteurs d’une négociation entre certains membres du Comité central et Versailles par l’intermédiaire du baron Duthil de la Tuque, mais cela reste du domaine du théâtre d’ombre.

Pendant la Semaine sanglante, il refusa le 22 mai un plan qui consistait à faire sauter la capitale en se servant du gaz d’éclairage.

Le 20e conseil de guerre le condamna par contumace à la déportation dans une enceinte fortifiée le 22 mai 1872. Il fut amnistié en juin 1879. Il parlait alors de ses « égarements politiques », expliquant ainsi son engagement : « Républicain, j’ai participé à la Commune ; j’étais alors dominé par un sentiment de patriotisme exalté [...] J’ai cédé comme tant d’autres au fiévreux désespoir qui envahissait le cœur de tant de Français après le Siège de Paris. »

Il se maria en 1880 avec une lingère à Paris (IXe arr.), et avec son frère développa un procédé de production industrielle d’oxygène en exploitant une entreprise à partir de 1884. Un an plus tard, après avoir présenté leur technique à Londres, les frères Brin furent contactés par un investisseur, Henry Sharp, désireux de contribuer au financement de la filiale anglaise de l’entreprise qu’ils venaient de créer à Westminster, Brins, Oxygen Co.
Il mourut le 25 novembre 1890 à Paris (XVIe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article54072, notice BRIN Quentin, Alfred, Léon, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 9 août 2021.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/854. — Arch. PPo., B a/466. — Arch. Min. Guerre, 20e conseil GR 8 J 437 (537) et Ly 20. — Arch. Paris, V4E 7333 (1301). — Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1867, p. 54-57. — J. de Gastyne, Mémoires secrets du Comité central et de la Commune, A. Lacroix, Verrboeckhocen et Cie, 1871. — Le Pays, 9 juin 1879. — Ebbe Almqvist, History of Industrial Gases, Springer, 2012.— Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021. — Notes de Louis Bretonnière, Michel Cordillot et P.-H. Zaidman.

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