LACUEILLE Camille [DESVIGNES Louis pour la presse locale]

Par Louis Botella, Marie-Louise Goergen

Né le 20 mars 1920 à Veauges (Cher), mort le 12 décembre 2011 à Bourges (Cher) ; cheminot ; syndicaliste CGT puis CAS, ensuite FO, autonome du Cher ; secrétaire général de l’Union Sud-Ouest et membre du bureau du Comité d’action syndicaliste (CAS) et de la Fédération FO des cheminots (1947-juin 1949) ; secrétaire général de l’UD syndicaliste puis Force ouvrière FO du Cher ; militant SFIO puis PSU.

Fils d’un cultivateur, Camille Lacueille suivit le cours complémentaire à Sancerre (Cher). Etant reçu en octobre 1936 au concours d’élève au chemin de fer à Montluçon (Allier), il fut nommé élève bureau en gare d’Aubigny-sur-Nère (Cher) en janvier de l’année suivante.

En janvier 1939, il est nommé élève bureau à Bourges. Puis sa carrière de cheminot se poursuivit : mineur facteur aux écritures (juillet 1940), facteur mixte par intérim (octobre 1940), facteur mixte (avril 1941), commis stagiaire puis commis au service des litiges (juillet 1942-janvier 1943) toujours à Bourges. Il demeurait alors dans cette ville. Commis de 1ère classe à Saint-Florent-sur-Cher (1947), il fut promu commis principal en novembre 1948, sous-chef de bureau de gare (février 1952), caissier de 1ère classe. Il termina sa carrière professionnelle en 1976 comme chef de bureau de 2e classe à Vierzon (Cher).

Au plan syndical, il milita à la CGT. Devenu, le 1er avril 1945, secrétaire général du syndicat des cheminots de Bourges, il participa à l’assemblée générale constitutive du Comité d’action syndicaliste des travailleurs des chemins de fer de France et de l’Union française (CAS) réunie le 27 juillet 1947 à l’appel de Marcelle Mehudin et de Fernand Laurent et qui rassembla 120 délégués à la mairie du Xe arr. à Paris ; ce comité constituait l’une des deux composantes de la future Fédération CGT-Force ouvrière des cheminots.

Le 7 décembre 1947, l’association se transforma en syndicat et devint la Fédération syndicaliste des travailleurs des chemins de fer de France et de l’Union française. Commis à la gare de Bourges (Cher), Camille Lacueille fut élu secrétaire général de l’Union Sud-Ouest et fit, à ce titre, partie du bureau de la Fédération FO des cheminots ; il fut relevé de ses fonctions en juin 1949 et remplacé à ce poste par Albert Roques .

La future union départementale Force Ouvrière porta, au cours des premiers mois de 1948, le nom d’Union départementale syndicaliste du Cher dont le secrétaire général fut Camille Lacueille, cheminot à Bourges et en provenance des Comités d’action syndicaliste, et le secrétaire, Henri Auroux. Une situation semblable fut constatée, à la même période, au sein d’autres unions départementales FO : Aude (FO et CNT), Gironde (FO, CNT, autonomes, indépendants), Indre-et-Loire (FO et autonomes), Maine-et-Loire (FO, CNT et Syndicat National des Instituteurs).

Lors du congrès constitutif de la confédération FO, en avril 1948, Camille Lacueille intervint à la tribune pour rappeler la proposition faite par l’Union départementale syndicaliste du Cher au groupe central Force Ouvrière pour une "franche collaboration", proposition qui fut rejetée. Il dénonça aussi l’absence des syndicats autonomes et de la CNT lors de ce congrès. Son intervention fut accueillie par des mouvements divers dans la salle. Toujours au cours de ce congrès, Camille Lacueille comme Henri Auroux votèrent, lors des scrutins sur les statuts confédéraux, "contre" le préambule, les structures, le titre FO et l’affiliation de FO à la FSM (Fédération syndicale mondiale).

Le 28 mai 1948, différents responsables syndicaux de l’Ouest de la France publièrent un manifeste appelant à "un regroupement" de "tous les syndicalistes quelle que soit leur appartenance" pour "défendre les intérêts des travailleurs en dehors de toutes les influences politiques, confessionnelles ou étatiques". Parmi les signataires de ce manifeste, on relève les noms d’Alexandre Hébert (U.D. FO de Loire-Atlantique), Raymond Patoux (U.D. FO du Maine-et-Loire), Jacques Hervé (U.D. syndicaliste confédérée d’Indre-et-Loire), Camille Lacueille (U.D. syndicaliste du Cher), Gabriel Tharreau (U.D. CNT du Maine-et-Loire).

En octobre 1948, Henri Auroux devint le secrétaire général de l’union départementale FO du Cher.

Après son exclusion de FO, il adhéra à la Fédération nationale des syndicats autonomes (FNSA), affiliée à la Confédération autonome du travail (CAT). A partir du 22 juillet 1949, il exerça la fonction de secrétaire général de l’Union Sud-ouest au sein du Syndicat général des cheminots de cette fédération. En décembre 1953, il était secrétaire général du Cartel syndicaliste des cheminots et gérant du journal « Cheminots syndicalistes ».

Puis en 1955, il rejoignit la Fédération des syndicats d’ingénieurs, cadres, techniciens et agents de maîtrise des chemins de fer (FAC), devenue par la suite FMC puis UNSA Cheminots, au sein laquelle il resta jusqu’en 1991.

Au plan politique, il adhéra en octobre 1945 à la SFIO, puis il rejoignit en 1961 le Parti socialiste unifié (PSU).

Il s’était marié le 13 novembre 1940 dans sa commune natale avec Gisèle Calmettes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5410, notice LACUEILLE Camille [DESVIGNES Louis pour la presse locale] par Louis Botella, Marie-Louise Goergen, version mise en ligne le 4 janvier 2016, dernière modification le 14 octobre 2020.

Par Louis Botella, Marie-Louise Goergen

SOURCES : Arch. Fédération FO des cheminots. — Le Rail syndicaliste, 1947, 1948. — Georges Ribeill, « Autour des grèves de 1947, les scissions de l’après-guerre au sein de la Fédération CGT (CAS, FO, FAC, FgMC) », Revue d’histoire des chemins de fer, n° 3, Mouvement social et syndicalisme cheminot, automne 1990, p. 95-113. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 19 mars et 11 novembre 1948. ---Compte rendu du congrès confédéral de FO de 1948. — Guillaume Davranche in "1948 : les anarchistes rejoignent à regret la CGT-FO". — Notes de Georges Ribeill. — Informations transmises en décembre 2015 par Jean-Claude Lacueille, son fils.

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