LAFFITTE Émile

Par Jacques Girault

Né le 11 juin 1898 à La Bastide-sur-l’Hers (Ariège), mort le 1er décembre 1949 à Hyères (Var) ; cheminot à Brignoles puis à Hyères ; militant syndicaliste ; militant communiste, conseiller municipal d’Hyères.

Émile Laffitte
Émile Laffitte

Fils d’un ouvrier en peigne et d’une jayetteuse de religion catholique, Émile Laffitte reçut les premiers sacrements catholiques. Il obtint le certificat d’études primaires, effectua deux années d’études secondaires à Narbonne (Aude), hébergé chez sa sœur. Retourné à La Bastide, ouvrier en peigne, en 1916, il s’engagea dans l’infanterie et participa aux combats sur les fronts de l’Oise et de la Champagne. Démobilisé, redevenu ouvrier affûteur en peigne, joueur dans l’équipe de rugby dont il composa la chanson, il participa aux luttes ouvrières et adhéra au communisme. Il entra à la compagnie des chemins de fer du PLM, comme homme d’équipe, le 1er août 1925 à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) ; il fut successivement affecté à Saint-Raphaël (Var) en mars 1928, aux Arcs (Var) en juin 1929 comme facteur aux écritures, à Meyrargues (Bouches-du-Rhône) en avril 1931 où il fut le secrétaire du syndicat CGTU. Il fut muté à Brignoles, le 1er mars 1934.

Lors du VIIIe congrès national de la CGTU (Issy-les-Moulineaux, 24-27 septembre 1935), délégué du syndicat des chauffeurs de Brignoles appartenant à la Fédération des moyens de transport, il ne prit pas part au vote du rapport d’activité, mais mandaté par les syndicats des PTT et des mineurs de la ville, il approuva les conclusions du rapport favorable à l’unification syndicale. Dès la formation de l’Union locale unifiée de la CGT sous le Front populaire, il en devint le secrétaire. Délégué au congrès de l’Union départementale, le 24 juillet 1938, il se prononça en faveur du rapport moral.

Membre du Parti communiste, Émile Laffitte, candidat, le 18 novembre 1934, aux élections municipales de Brignoles sur la liste « d’unité d’action des intérêts brignolais », recueillit 432 voix sur 1 251 inscrits et 446 voix au second tour. Candidat sur la liste du « Bloc ouvrier et paysan et d’unité d’action antifasciste », le 5 mai 1935, il réunit 296 voix sur 1 416 inscrits et 482 voix le dimanche suivant. À nouveau candidat lors de l’élection complémentaire pour trois sièges, le 27 juin 1937, il obtint 372 voix sur 1 384 inscrits.

Lors des élections législatives de 1936, il fut secrétaire du comité électoral qui soutenait le communiste brignolais Charles Gaou qui fut élu. Devenu, le 21 juillet 1936, secrétaire du rayon communiste de Brignoles, il fut ensuite secrétaire de la nouvelle section communiste à partir du 22 janvier 1937. Particulièrement actif (meetings avec Paul Vaillant-Couturier et Maurice Thorez, rallye Thaëlmann, hébergement des réfugiés espagnols), participant à toutes les réunions des responsables régionaux, il fut désigné, le 19 novembre 1938, comme membre du comité régional communiste.

Muté en gare de Toulon, le 1er août 1939, mobilisé en septembre 1939 dans les Chasseurs alpins, Émile Laffitte aurait, selon un rapport de la police spéciale (16 octobre 1941), désapprouvé le Parti communiste en septembre 1939. Selon sa fille, il n’en aurait rien été. Il répétait souvent, à propos des communistes qui avaient quitté le Parti, qu’il "aurait préféré mourir que renier son parti et son idéal". Faisant partie des agents des chemins de fer « à surveiller », il subit à son domicile, rue Vincent Courdouan à Toulon, de nombreuses perquisitions. En mai 1941, détaché à Sainte-Anastasie pour remplacer le chef de gare malade, il fut révoqué en 1942. Aucune mention de son affectation et de sa révocation ne figure dans son dossier de la Division du personnel de la SNCF. Il travailla dans une entreprise de transports à Toulon, puis comme employé de bureau dans une fabrique d’engrais à Hyères où il vint habiter avec sa famille. Fréquemment convoqué par la gendarmerie, il ne put renouer avec le Parti communiste clandestin.

Réintégré dans son emploi à la SNCF à la Libération, il devint commis de deuxième classe à la gare d’Hyères à compter du 1er novembre 1944, puis commis de première classe, le 1er juin 1946. Le 29 avril 1945, élu conseiller municipal communiste sur la liste "d’union patriotique républicaine et antifasciste" avec 4 162 voix sur 11 208 inscrits, par la suite, il prit part aux démarches pour obtenir le retour du trafic voyageurs en gare d’Hyères, à l’organisation de festivités dans le quartier de la gare, à la création d’un stade et d’un terrain de camping municipal. Il fut battu, comme les autres communistes de la liste "Union républicaine et résistante", le 19 octobre 1947, avec 2 208 voix sur 12 349 inscrits. Il exerça les responsabilités de secrétaire du syndicat des cheminots et de l’Union locale CGT.

Émile Laffitte s’était marié religieusement en octobre 1922 à Laroque-d’Olmes (Ariège) avec une tisseuse, ils eurent une fille qui ne reçut pas les premiers sacrements religieux.

Iconographie :
Laffitte en 1937
Laffitte en 1942

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5420, notice LAFFITTE Émile par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 17 juin 2020.

Par Jacques Girault

Émile Laffitte
Émile Laffitte

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7 32 1, 35 1, 4 M 59 4 4, 18 M 13, 3 Z 2 15, 4 6, 4 22, 4 30, 3 Z 16 6. — Arch. com. La Bastide-sur-l’Hers, Laroque-d’Olmes. — Archives de la Division du personnel de la SNCF. — Presse locale. — Notes de Jean-Marie Guillon. — Renseignements fournis par la fille de l’intéressé. 

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