LAFOUCRIÈRE Camille [LAFOUCRIÈRE Raymond, Camille]

Par Jean-Claude Guillon

Né le 10 décembre 1912 à Montluçon (Allier), mort le 8 mars 1985 à Tours (Indre-et-Loire) ; tourneur-outilleur ; résistant ; membre du bureau du syndicat CGT des cheminots de Tours-Saint-Pierre-des-Corps (1948-1967) ; membre de la commission exécutive (1948-1985) de l’UD CGT d’Indre-et-Loire.

Fils naturel de Renée Rubod, sans profession [le déclarant, Constant Rubod, sans doute le grand-père, est machiniste], reconnu lors du mariage de sa mère avec Victor Lafoucrière en avril 1914, Camille Lafoucrière fit son apprentissage de tourneur à l’âge de quatorze ans. Il connut alors une période salariale animée, étant licencié plusieurs fois pour ses activités syndicales. En effet, il adhéra à la CGTU en 1931 et à la CGT réunifiée en 1936. Ayant obtenu son CAP de tourneur en 1932, il travailla successivement dans les entreprises Le Réservoir, Poinot, dans une entreprise d’alimentation, chez Meyer, puis à nouveau Le Réservoir et Poinot. Le 15 janvier 1937 il entra au PO comme nettoyeur, puis chauffeur de route, et fut nommé tourneur outilleur à Tours (Indre-et-Loire) après examen le 1er mars 1939.
Le 2 septembre 1939, il fut rappelé sous les drapeaux au 98e régiment d’infanterie de Guéret (Creuse). Il fut fait prisonnier le 22 juin 1940 à Charmes (Vosges), détenu au camp de Dieuze (Moselle) jusqu’au 25 août et renvoyé comme cheminot à Tours sous contrôle de l’autorité d’occupation, obligé de se présenter à la Kommandantur chaque semaine, puis chaque mois.
Pendant la guerre, après les accords du Perreux en 1943, il fut chargé, avec Pierre Choime, d’organiser la CGT clandestine aux ateliers de Tours. À la Libération, après la réunion des organisations de Résistance et des syndicats CGT et CFTC, il fut élu secrétaire du Comité de Libération des cheminots de Tours-Saint-Pierre-des-Corps puis, jusqu’en 1947, secrétaire départemental du Front national. Ayant retrouvé son emploi à la SNCF, il prit sa retraite en 1967.
Tout au long de sa vie active et de sa retraite, il assuma d’importantes activités syndicales. Au cours de ses multiples emplois, avant-guerre, il fit partie de la direction des syndicats des entreprises où il travailla et il fut membre de l’Union syndicale des travailleurs de la métallurgie de Montluçon (Allier). Après son entrée au chemin de fer, il fut élu au conseil syndical des cheminots de Montluçon.
Après la guerre, il milita à nouveau activement. En 1948, il fut secrétaire de la Section technique Entretien de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps, secrétaire adjoint du secteur fédéral. En 1953, il fut délégué au comité régional des activités sociales (CRAS) et suppléant au comité central des activités sociales (CCAS). De 1948 à 1967, il fut membre du bureau du syndicat CGT des cheminots de Tours-Saint-Pierre-des-Corps. De 1948 à 1985, il fit partie de la commission exécutive de l’Union départementale CGT et de 1967 à 1981, membre du secrétariat et trésorier.
Il exerça également d’autres responsabilités : membre du comité départemental de la formation professionnelle, conseiller de l’enseignement technologique, assesseur au tribunal de première instance de Tours. Le 3 avril 1984, il fut nommé chevalier de l’Ordre national du mérite, au titre du ministère de la Formation professionnelle.
Également membre du Parti communiste, Camille Lafoucrière resta toujours fidèle aux engagements syndicaux et politiques de sa jeunesse. Il laissait aux nombreux militants qui le connurent le souvenir d’un homme de contact, bon vivant et enthousiaste, d’une fraternité exemplaire et résolu dans ses initiatives.
Camille Lafoucrière s’était marié en juin 1937 à Montluçon avec Lucie Collin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5432, notice LAFOUCRIÈRE Camille [LAFOUCRIÈRE Raymond, Camille] par Jean-Claude Guillon, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 2 janvier 2012.

Par Jean-Claude Guillon

SOURCES : La Voix du peuple de Touraine. — La Touraine syndicaliste. —Cahiers d’histoire sociale de l’IHS-CGT du Centre, n° 13, juin 1992, p. 28. — Témoignage écrit de Raymond Lafoucrière. — État civil.

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