CAPDEVIELLE Adolphe Prosper Hilarion

Par François Gaudin

Né à Cabrerets (Lot) le 24 octobre 1841, mort à Mieussy (Haute-Savoie) le 27 juillet 1898 ; journaliste communard.

Fils d’un instituteur primaire, Adolphe Capdevielle résidait à Pau (Pyrénées-Atlantiques) en 1862. Avocat et journaliste, il se vit refuser par le préfet de la Haute-Garonne l’agrément comme rédacteur du journal L’Aigle de Toulouse. Il protesta, appuyé par Patrice O’Quin, député de son département. L’année suivante, il appartenait à l’Union des poètes que dirigeait Robert-Victor.
Il partit en Algérie, où son frère Urbain était instituteur et son autre frère Pierre entrepreneur de transport. Il se maria le 14 avril 1866 à Oran et se disait alors littérateur. Il conservait un pied dans le Sud-Ouest, car il participa à la création, en 1867, du comice agricole d’Argelès (près de Perpignan), dont les organisateurs avaient sollicité ce rédacteur ayant su « se concilier par la loyauté de son caractère et de ses principes d’écrivain la sympathie de ses lecteurs. » Ses parents habitaient alors Valroufié (Lot).
Rédacteur en chef du Courrier de l’Algérie, Capdevielle signa en 1869 un projet de constitution algérienne, présenté et critiqué par Le Moniteur des armées. Il fut condamné en appel, le 20 mai de la même année, pour diffamation et injure envers les bureaux arabes, à 1 000 francs d’amende. Il était aussi membre du comité de rédaction des Cahiers algériens. Sur plainte du général Desvaux, il fut poursuivi pour un article intitulé « Gouvernement actuel et Immigration » paru le 9 janvier 1870, dans le Courrier de l’Algérie. Il fut condamné le 22 mars 1870 à 100 francs d’amende et 20 jours de contrainte par corps.
Il ne brida pas sa plume pour autant, écrivant 30 avril 1870 à propos du plébiscite :
« Ainsi, on nous appelle à voter une Constitution dont on a dédaigné de nous garantir le bénéfice ! Donc, l’Empire refuse absolument d’engager l’avenir en ce qui concerne l’Algérie... Pourquoi consentirions-nous à engager le nôtre vis-à-vis de l’Empire ?... Oui, pourquoi ? Que l’Empire commence puisqu’il n’a rien fait pour nous, puisqu’il a besoin de nous, de nos suffrages, de notre droit de sanction. Sinon, plus que jamais, abstenons-nous ! »
Et la même année, il signa L’Administration et les tabacs algériens (Alger, imprimerie Maréchal). Il demeurait alors rue des Consuls à Alger.
Il rentra en France et fut rédacteur, pendant le siège de Paris puis pendant la Commune, dans les journaux de Félix Pyat Le Combat (16 septembre 1870-23 janvier 1871) et La Commune (20 mars-19 mai 1871), étant aussi gérant de ce dernier. Il ne semble pas avoir été poursuivi.
En 1875, il correspondait avec Félix Pyat, l’éditeur Maurice Lachâtre et le libraire Paulin Franques.
Il mourut accidentellement en Haute-Savoie, à Mieussy, le 27 juillet 1898. Son décès fut annoncée dans Le Républicain de Constantine. L’acte de décès mentionne qu’il était directeur politique du Journal de Grasse, et qu’il était célibataire et habitait Nice.
Il fut parfois confondu de son vivant par ceux qui voulaient le diffamer avec Marie Victor Auguste Capdeville (1855- 1934), journaliste à L’Événement et romancier sous le pseudonyme Paul d’Orcières. La confusion se répéta à son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article54542, notice CAPDEVIELLE Adolphe Prosper Hilarion par François Gaudin, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 28 février 2022.

Par François Gaudin

Sources : Arch. nat. F/18/269. – Arch. Lot 4 E 732 – Arch. Dép. Haute-Savoie 4E 3629. – Arch. Oran, état-civil des mariages, 1866. – L’Avenir du Béarn, 13 février 1867.– Le Peuple français, 2 juin 1869. – Le Moniteur des armées, n° 37, 1er juillet 1869. – Session législative de 1870. Cahiers algériens, Alger, Impr. de Duclaux, p. 182. – L’Écho d’Oran, 26 avril 1870. – Le Gaulois, 20 octobre 1874. – Le Pays, 18 juin 1875. – L’Impartial (Djidjelli), 21 août 1898. – Le Républicain de Constantine, 23 août 1898. – Correspondance de Félix Pyat, fonds Jeanne Oriol. – L’Éclair, 25 septembre 1934. – J. Bonnardot, « La presse algérienne sous le Second empire », 1848. Revue des révolutions contemporaines, t. 41, 1949, n° 184, p. 14-34. – François Gaudin, L’exil des communards. Lettres inédites (1872-1879), Rouen, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2022.

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