Né le 2 septembre 1826 à Paris (VIIIe arr. ancien), mort le 8 novembre 1899 à Paris (XVe arr.) ; élève de David d’Angers, de Rude et de Duret, statuaire de talent, titulaire de trois médailles à des expositions nationales : Salons de 1863, 1865, 1866 ; participe activement à la Commune de Paris, déporté en Nouvelle-Calédonie.
Fils de Jean Joseph Marie Capellaro, 36 ans, installé comme marbrier 8 rue Saint-André Popincourt (au bout de l’actuelle rue de la Roquette, en face du Père Lachaise) Charles Capellaro, en 1871, habitait, rue du Chemin-Vert, à Paris, XIe arr. ; il était marié, père de trois enfants. Garde au 195e bataillon de la Garde nationale, il fut délégué de compagnie, puis de bataillon, enfin délégué de légion au Comité central.
Dès les premiers jours de la Commune, Charles Capellaro appartint à la délégation municipale du XIe arr., délégation qui comprenait, à la date du 5 avril 1871 : Bezier, Capellaro, E. Collas, David, Giraud, Guillaume, Magdonel, E. Parthenay, Patey, E. Riblet, Simbozel (cf. Murailles... 1871, op. cit., 5 avril, p. 187). Il s’occupa de la formation de la XIe légion. Bien qu’il affirmât « n’avoir jamais été affilié à l’Internationale », il en fit vraisemblablement partie, puisque Guillaume lui écrivait, le 17 avril : « Pendant que vous êtes en train d’organiser la légion, voyez donc si vous ne pouvez pas employer le citoyen Fée, un de nos camarades de l’Internationale, suivant ses aptitudes. »
Un arrêté du 10 mai l’appela à faire partie du bureau militaire de la XIe légion — il en aurait été le président — avec J. Baux, H. Collin, Dudoit, C. Favre, Feld-Meyer et E. Picard (Voir Picard fils). Un « sous-comité fédéral » de la Garde nationale du XIe arr. groupait, avec Collin et Favre, les nommés : André, Dorgal et Périer (cf. Murailles... 1871, p. 187).
Charles Capellaro appartint à la commission qui fit réquisitionner et brûler la guillotine — Voir V. Idjiez.
On citera encore parmi les citoyens actifs du XIe arr. pendant la Commune : les membres du Comité central électoral, républicain, démocrate, socialiste constitué en vue des élections du 26 mars à la Commune de Paris (André, Baux J., Bocquet, Clavier, Cousin, Dumas, Liaz, Marty, Missier, Regnault, Tournot) et les membres de la commission d’enquête constituée le 13 avril « pour les pensions et indemnités à accorder aux veuves et orphelins des victimes de la défense des droits du peuple » (J. Baux, Blanchon, Ch. Boucher, Dudoit, Guillaume, V. Idjiez, Martens, Mizeret, Moraux, Mortier, Périer, Planche, Plivard, A. Tourneur) parmi lesquels on retrouve des noms déjà cités.
Charles Capellaro reconnut avoir vu apporter le 23 mai des barils de pétrole à la mairie du XIe arrondissement, mais il déclara qu’il ignorait l’usage qu’on voulait en faire.
Le 5e conseil de guerre le condamna, le 13 mai 1872, à la déportation simple.
Charles Capellaro participa à l’exposition des Beaux-Arts à Paris, en 1874 ; sa statue de l’ange Gabriel destinée au portail de l’église Saint-Eustache a été terminée à Sainte-Pélagie.
Il arriva à Nouméa le 4 janvier 1875. Sa peine fut commuée, le 27 juin 1876, en dix ans de bannissement et il rentra de déportation l’année suivante par le Navarin. Il bénéficia de la remise du reste le 20 avril 1879.
C’est à son domicile que fin avril 1881 une trentaine d’amnistiés ou d’anciens combattants de la Commune s’étaient réunis sous la présidence de Leverdays pour constituer un groupe révolutionnaire militant. Il avait proposé d’appeler ce nouveau groupe « Soldats de la révolution » ce qui avait soulevé de vives protestations et notamment celles de Verlaine qui s’était écrié qu’il ne fallait « plus d’armée, plus de soldats, qu’il est nécessaire de créer des mots nouveaux pour une situation nouvelle ». Après une longue et tumultueuse discussion, le nom de Groupe révolutionnaire militant fut finalement adopté. Il avait également été décidé que les noms des nouveaux adhérents ne seraient pas envoyés par la poste, mais apportés à l’un des membres du bureau pour éviter toute indiscrétion.
En 1882, il devint professeur de dessin à l’École normale de Saint-Cloud et cessa semble-t-il toute activité politique.
Voir son petit-fils Émile Capellaro, dessinateur.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/752, n° 5220 et BB 27. — J. Bruhat, J. Dautry, E. Tersen : La Commune de 1871, op. cit. — P. O’Reilly, Les Calédoniens, op. cit. (il cite le Dictionnaire des Artistes de l’École française, t. I, p. 196). — J.O. Commune, 10 avril et 11 mai 1871. — Murailles... 1871, op. cit. — Notes de Rolf Dupuy. — Notes de Louis Bretonnière. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.