CARIA Léopold [CARIA Gustave, Léopold]

Né le 18 avril 1841 à Mont-Notre-Dame (Aisne) ; mort le 4 janvier 1918 à Chécy (Loiret) ; demeurant à Paris, 66, rue de la Croix-Nivert, XVe arr. ; ouvrier mécanicien à l’usine Gouin aux Batignolles ; blanquiste ; communard.

Fils aîné des époux Caria (Honorine et François), célibataire, il fut condamné, le 6 avril 1859, à Paris, à trois mois de prison pour coups. Le rapport du dossier contumace le déclare « sans moralité ». En 1868, il militait à la fonderie Gouin avec Duval, Bonnin père et fils, Cousin, Jarlin, M. Perrin, et faisait partie des premiers groupes de combat blanquistes.
Pendant le Siège il fut capitaine du 204e bataillon de la Garde nationale. On le disait membre de l’Internationale.
En tant que délégué des vingt arrondissements, il fut un des signataires de l’Affiche rouge du 6 janvier 1871, proclamation au peuple de Paris pour dénoncer « la trahison » du gouvernement du 4 septembre et pour mettre en avant trois mots d’ordre : Réquisition générale, rationnement gratuit, attaque en masse. Elle se terminait par ces mots : « Place au peuple ! Place à la Commune ! » — Voir Ansel.

Pendant la Commune de Paris, Léopold Caria fut aide de camp du général Eudes et commandant d’état-major. Il se vit confier le soin de dresser l’inventaire à l’Hôtel de la Légion d’honneur et introduisit son père et son frère Octave dans l’entourage du général.
On retrouva dans la cave de sa maison, selon un rapport de police, 1637 médailles militaires, 10 croix en or, une plaque de grand officier et 39 médailles commémoratives. Par contumace, le 20e conseil de guerre le condamna, le 6 juillet 1872, à la déportation dans une enceinte fortifiée.

À Londres, Léopold Caria appartint à la Société des Réfugiés, mais il en fut expulsé à l’unanimité, le 25 août 1872, pour avoir calomnié Eudes et s’être mis « en rapports avec la police, dans le but d’obtenir l’extradition de cinq citoyens réfugiés » (cf. L’Union démocratique, 31 août 1872). Il était, dit le rapport qui figure aux Arch. Nat., « méprisé des autres réfugiés » et passait « pour un homme sans principes et sans conviction ». Une note sans date indique qu’on le jugeait « digne d’une mesure d’indulgence en raison de son attitude actuelle vis-à-vis des membres de la Commune révolutionnaire avec lesquels il est en lutte. » Le 16 décembre 1879, sa peine fut commuée en celle de dix ans de bannissement, à partir du décret. Il fut gracié le 8 mai 1880.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article54583, notice CARIA Léopold [CARIA Gustave, Léopold], version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/854, n° 1468. — Arch. Min. Guerre, 20e conseil (n° 514). — Jean Maitron, « En dépouillant les archives du général Eudes », L’Actualité de l’Histoire, n° 6, janvier 1954. — M. Dommanget, Blanqui et l’opposition révolutionnaire..., op. cit. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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