Né le 27 avril 1833 à Mons-en-Laonnois (Aisne) ; demeurant à Aubervilliers (Seine), 11, rue de la Goutte-d’Or ; couvreur ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.
Il était marié, père de quatre enfants. Il avait été condamné, le 8 janvier 1852, à treize mois de prison pour vol ; le 21 avril 1853, à un an de prison pour le même motif.
Il avait fait un congé au 11e bataillon de chasseurs à pied et, pendant le 1er Siège de Paris, il servit dans le corps des pompiers auxiliaires de la Villette, d’abord comme sergent, puis comme capitaine ; le commandant ayant quitté Paris au 18 mars 1871, Charles Carlier fut élu à sa place ; le bataillon réorganisé par la Commune de Paris devint le 242e, tout en conservant son matériel. Du début de mai jusqu’au 25, Charles Carlier occupa les remparts entre les portes d’Auteuil et de Billancourt, et commanda toutes les forces groupées entre les deux portes. Les entrepôts de la Villette ayant commencé à brûler le 26 au soir, Charles Carlier fut dénoncé comme incendiaire et resta caché à Aubervilliers jusqu’au 17 septembre 1871 ; le commandant du 117e bataillon fédéré qui forma un recours en grâce en sa faveur soutint que c’étaient les obus des Versaillais qui avaient allumé l’incendie.
Charles Carlier fut condamné à mort, le 18 mai 1872, par le 6e conseil de guerre, puis sa peine fut commuée, le 14 septembre 1872, en travaux forcés à perpétuité ; sa femme le rejoignit en Nouvelle-Calédonie un an plus tard. Amnistié en 1879, il rentra par le Navarin.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/758 et BB 27. — Arch. Min. Guerre, 6e conseil. — Arch. PPo., listes d’amnistiés.