CHESNEL Bazile, Alphonse, Victor

À douze ans, il fut inculpé de vagabondage et, pour ce fait, enfermé dans la maison de correction de Saint-Hilaire où il resta huit ans. Le directeur de la maison le qualifia de querelleur, violent, immoral. En 1870, Bazile Chesnel s’évada et se rendit chez son père qu’il aurait, selon un rapport de police, « injurié et menacé d’un coup de couteau ». Repris, il fut transféré à Rouen en 1871 et, finalement, interné à Paris (prison de Mazas), où le surprit l’insurrection communaliste. Il ne fut libéré qu’au cours de la Semaine sanglante. Voici ce que relate à ce propos un rapport de police :
« Mis en liberté le 25 mai, il était immédiatement armé d’un fusil et entrait dans la composition d’un peloton de détenus de son espèce, sous le commandement d’un officier fédéré.
« Dans la journée du 25, il travaillait à la construction d’une barricade sous le pont du chemin de fer, boulevard Mazas ; le soir il occupait le Père-Lachaise et y restait jusqu’au 27. Obligé de fuir après s’être battu, il allait à Ménilmontant et faisait de nouveau le coup de feu aux barricades du lac Saint-Fargeau et des environs. Il était fait prisonnier à cinq heures du matin, la position qu’il occupait ayant été tournée. »

Le 28 mars 1872, Bazile Chesnel comparut devant le 10e conseil de guerre qui le condamna à la déportation simple. Il arriva à Nouméa le 5 novembre 1872. Le 5 avril 1877, il bénéficia de la remise de sa peine, mais sous condition de résidence en Nouvelle-Calédonie. Le 15 janvier 1879, il fut dispensé de l’obligation de la résidence et rentra par le Navarin.
Sa conduite en déportation avait été bonne et un rapport s’exprimait en ces termes sur Chesnel : « Caractère faible, s’est toujours très bien conduit. Est animé d’un bon esprit. Cultive très bien sa concession. »