Née le 24 août 1835 à Ardelay (Vendée) ; demeurant à Paris, avenue Daumesnil (XIIe arr.) ; lingère ; communarde, déportée en Nouvelle-Calédonie.
Elle était mariée à Jules Chiffon. Son mari avait toujours manifesté, dit-on, « les plus vives sympathies pour la Commune ». Pendant la semaine de l’entrée des troupes, « ceinte d’une écharpe rouge et armée d’un revolver, elle a accompagné et même entraîné à plusieurs reprises son mari, capitaine au 121e bataillon fédéré, aux barricades du pont d’Austerlitz et du boulevard Mazas. » On l’appelait « la Capitaine ». Arrêtée, relaxée, reprise, elle nia avoir été armée.
Elle dit au 4e conseil de guerre : « Je vous défie de me condamner à mort, vous êtes trop lâches pour me tuer ». Félix Pyat la présente comme « une Louise Michel plus obscure, plus inconnue, non lettrée, plus peuple, plus brave encore, dont le nom plébéien même a nui à sa gloire. »
Elle fut condamnée, le 11 mai 1872, à vingt ans de travaux forcés. Elle arriva à Nouméa le 24 octobre 1872, puis sa peine lui fut remise le 15 janvier 1879.
Elle resta néanmoins en Nouvelle-Calédonie, où elle mourut le 14 janvier 1883.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/775. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — Dommanget, Hommes et choses de la Commune, op. cit., p. 90. — E. Thomas, Les « Pétroleuses », op. cit. — Note de Louis Bretonnière. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.